Il est désormais bien loin le temps gentillet où Laurent Levacher cherchait l'amour dans la célèbre émission présentée par Karine Le Marchand... Aujourd'hui retourné dans l'ombre, l'éleveur de vaches découvert en 2019 a bien du mal à faire face à la dure réalité de son métier. En mars 2023, on apprenait d'ailleurs qu'il était soupçonné d'avoir volontairement abandonné ses bêtes. Un feuilleton judiciaire s'en est suivi, les services vétérinaires de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) et les forces de l'ordre ayant décidé de s'en mêler, l'éleveur a finalement été mis en examen et jugé le 8 septembre dernier.
Aujourd'hui, nos confrères de Ouest-France annoncent que le verdict de la 4ème chambre correctionnelle de Rouen est tombé et que Laurent Levacher écope de 4 mois de prison avec sursis. "Toute mon énergie, je l'ai mise dans mes animaux. J'avoue, j'ai laissé tomber l'administratif à un moment pour m'occuper de mes bêtes. Mais ce cheptel, c'est toute ma vie", aurait déclaré l'agriculteur en peine face au juge. Mais ce n'est pas tout ! Les enquêteurs ayant relevé "un grand nombre de manquements sérieux aux règles de la protection animale" lors de leurs dernières visites, la justice a finalement tranché pour éloigner définitivement le troupeau de l'agriculteur peu consciencieux. La fondation Brigitte Bardot, qui a suivi le dossier de près et dont le directeur adjoint était présent lors du dernier contrôle, se voit confier les bêtes de ce dernier.
Un état sanitaire déplorable
En parallèle de sa peine de prison, Laurent Levacher, qui avait témoigné de ses difficultés dans Touche pas à mon poste en mars dernier, devra reverser un chèque de 500 euros à chacune des trois associations s'étant constituées partie civiles dans cette affaire. A noter qu'il a tout de même un mois de réflexion pour décider de faire appel de cette décision ou non.
Pour rappel, lors de leurs divers contrôles sanitaires, les membres de l'association et les forces de l'ordre avaient découvert une exploitation "dans un état sanitaire déplorable". "Faute d'avoir suffisamment d'eau ou de nourriture, les animaux divaguaient dans les rues pour aller en trouver ailleurs. Des carcasses abandonnées ont été trouvées dans les champs et certains animaux étaient très maigres... L'un d'eux a d'ailleurs dû être euthanasié", avait alors expliqué Christophe Marie, directeur adjoint de la fondation Brigitte Bardot. Lors de l'audience, le parquet a également rappelé que Laurent Levacher devait répondre de "17 mains courantes pour absence de soins, 112 mains courantes pour défaut d'abreuvement ainsi qu'un taux de mortalité très important, au-delà de la norme" et ce, depuis 2020 déjà. Depuis mars 2023, l'agriculteur avait d'ailleurs interdiction temporaire d'exercer son métier !
De son côté, l'avocat de Laurent Levacher avait néanmoins assuré que "ce n'était pas la ferme de l'horreur que certains veulent décrire".