Depuis Chanson douce, son deuxième roman, récompensé par le prix Goncourt en 2016, Leïla Slimani est devenue une incontournable de la littérature, mais elle est aussi la digne représentante de la France à l'étranger. De retour avec son nouveau roman, Le Pays des autres, premier volet d'une trilogie quasi-autobiographique, elle vogue entre La France et le Maroc, Paris et Rabat, parle du métissage, des couples mixes, de la double culture, de l'intégration parfois. Un "défi impossible", confie-t-elle à L'Obs. Après le Goncourt, elle avoue avoir été perdue, ne sachant pas trop quoi écrire. "Je n'arrivais plus à me concentrer." Alors elle se lance dans le "roman historique long, avec plein de personnages". Elle se motive, "teste son souffle".
Dans Chanson douce, Leïla Slimani nous racontait Paris, le 10e arrondissement. On devine qu'elle n'a pas tout inventé. Elle nous imprègne du coin, du quartier, de ses habitants. C'est ce Paris qui lui fait sillonner le monde puisque son roman est traduit dans plus de quarante langues. Si bien que quatre ans plus tard, elle prépare ses cartons. La prestigieuse université américaine d'Harvard lui a proposé un poste d'enseignante, dévoile Paris Match, elle a accepté le job. Avec son époux, avec qui elle est mariée depuis 2008, et ses deux enfants (un garçon né en 2011 et une fille en 2017), elle prendra son poste à la rentrée prochaine, aux États-Unis, donc. Elle en profite, consciente que "tout peut s'arrêter" que "l'élan peut s'interrompre" : "Je peux devenir bête et arrogante. J'ai très peur de ça, il faut être très vigilant. On peut prendre la grosse tête. Le travail, le travail sauve tout. Il n'y a que ça."