Lorsque Katie Holmes dévoilait, le 14 décembre à Los Angeles, la liste des nominés de la 28e cérémonie des Golden Globes, beaucoup se sont étonnés d'y voir figurer, à plusieurs reprises, The Tourist. Ces prix du cinéma et de la télévision - remis par les journalistes de la presse étrangère à Los Angeles - sont très prestigieux et considérés comme le meilleur baromètre des Oscars à venir.
Signé Florian Henckel von Donnersmarck The Tourist est le remake très attendu d'Anthony Zimmer, avec Angelina Jolie et Johnny Depp. Malgré ce superbe casting et un film d'origine solide, le remake se plante au box-office et se fait laminer par la critique. Pourtant, The Tourist se retrouve à concourir pour le Golden Globe de la meilleure comédie et ses deux acteurs nominés pour leur performance... vous avez dit bizarre ?
La justice s'en mêle
C'est dans ce contexte légèrement suspicieux que la justice vient pointer le bout de son implacable nez. L'Association de la presse étrangère à Hollywood (HFPA) qui organise la cérémonie est poursuivie en justice par leurs anciens chargés de relations publiques.
Outre une rupture de contrat après la cérémonie 2010 qu'ils estiment abusive, Michael Russell et Stephen Locascio affirment dans leur plainte que s'est procurée l'AFP que des membres de l'association "abusent de leurs positions et se prêtent à des arrangements peu éthiques et potentiellement illégaux" pour une association à but non lucratif comme doit l'être l'HFPA. Les 81 journalistes de l'HFPA accepteraient ainsi, toujours selon la plainte, des voyages et cadeaux de la part des studios, des producteurs et des distributeurs de films, en échange de leur soutien actif. "Les journalistes sont censés être indépendants et soutenir un film auprès des membres constitue un conflit d'intérêt", déclare à l'AFP Timothy McGonigle, l'avocat des plaignants.
L'HFPA nie en bloc dans un communiqué : "Les allégations de Michael Russell et Steve Locascio n'ont aucun fondement. Ce n'est rien d'autre qu'un exemple de consultants mécontents dont le contrat n'a pas été renouvelé et qui essayent encore de tirer profit de la résonance internationale des Golden Globes."
Une réputation loin d'être irréprochable
Les plaignants assurent que c'est grâce à leur travail que les Golden Globes, dont ce n'est pas le premier scandale, ont redoré leur blason. En 1981 par exemple, Pia Zadora reçoit le Golden Globe de la révélation de l'année alors que son film, Butterfly, n'est pas sorti et donc pas éligible. Le millionnaire Meshulan Rilis, époux de la jeune actrice, avait payé un voyage à Las Vegas à tous les votants, organisé une grande fête dans sa villa pour leur montrer le film et acheté quantité de publicité. En 1983, Pia Zadora obtenait pour le même rôle le Razzie Award de la pire actrice...
À la Cour supérieure de Los Angeles de faire son entrée dans le casting !
La 68e cérémonie des Golden Globes se tient dimanche à Los Angeles.