Les Infidèles continue de déranger les esprits bien pensants de la censure française. Quatre mois après avoir provoqué la colère d'un certain nombre d'associations avec une série de visuels décalés, le film à sketches porté par Jean Dujardin et Gilles Lellouche est au centre d'une nouvelle polémique après la diffusion d'extraits sur le petit écran.
Le sexe nuit à la santé de vos enfants
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a ainsi contacté le président de France Télévisions à propos de la diffusion de la bande-annonce des Infidèles lors de l'émission Vivement dimanche prochain, le 19 février dernier à 19h. Selon le CSA, France 2 n'aurait pas dû diffuser ces deux minutes à une heure de grande écoute, susceptibles d'être regardées par de jeunes enfants. Ecran Total cite : "Conformément à la réglementation du 4 juillet 2006 relative à la présentation à la télévision d'oeuvres cinématographiques qui font l'objet de restriction aux mineurs et qui indique que, dans le cadre des émissions télévisées, le choix des images doit toujours tenir compte de contexte de programmation, des horaires de diffusion et de la présence du jeune public devant le petit écran."
Le CSA évoque aussi la diffusion d'extraits lors du journal télévisé de 20h le 26 février à 20h33, mais précise que cet exemple ne demande aucune intervention "en raison de la briéveté des images à caractère sexuel". Le Conseil a demandé au président de France Televisions de veiller au respect de la protection du jeune public et d'avertir les spectateurs qui avaient exprimé leur mécontentement auprès du CSA que le message était bien passé.
Le tabac nuit à la santé de tous
Autre signe des temps : la Ligue contre le cancer dénonce l'utilisation du tabac dans les films français via une enquête qui précise que "80% des 180 films visionnés présentent des situations avec une représentation du tabac. Les mises en scène regroupent tant le tabagisme que les objets tels les briquets, cendriers et paquets de cigarettes."
Elle explique que ces scènes - qui représentent en moyenne 2,4 minutes - sont l'équivalent de "cinq publicités que les industriels auraient dû payer 600 000 euros à la télévision" et que le film ne respecte pas la loi puisque beaucoup de scènes se déroulent dans les cafés, restaurants et autres lieux où fumer est strictement interdit.
Excédée, la Ligue revendique l'interdiction aux moins de 18 ans pour les films où figurent des marques de tabac et demande au ministère de la Culture de refuser tout financement à un film vantant la cigarette. Les murs de la censure se resserrent donc autour du cinéma français.