Le 4 novembre, Lorànt Deutsch devait donner une conférence à la salle La Merise, à Trappes (Yvelines) devant les élèves de quatrième de la ville. Oui mais voilà, cette initiative n'a pas fait que des heureux... Sur le blog Aggiornamento, Nicolas Kaczmarek et Marie-Cécile Maday, enseignants d'histoire-géographie à Trappes, ont clairement affiché leur mécontentement. De quoi pousser le comédien et auteur de Métronome à annuler sa venue. Il réplique !
Une tribune assez froide
Interrogé par le journal Le Figaro, Lorànt Deutsch est en colère mais surtout profondément attristé. "Ces deux enseignants, dont je ne remets pas du tout leurs compétences en cause, sont des militants du Front de gauche. Leur démarche est, me semble-t-il, idéologique. Je souhaite simplement rencontrer les élèves pour leur faire partager ma passion de l'histoire. Eux, ils se servent de l'histoire pour faire passer des idées politiques", clashe-t-il. Le comédien, passionné d'histoire et qui la vulgarise dans des ouvrages ou à la radio, affirme ne pas avoir pu rencontrer les deux professeurs qui se sont unis pour l'empêcher de prendre part à cette conférence. "Ils ont contourné l'obstacle en publiant une tribune assez froide via l'association syndicale Attac. Ils défendent une doctrine pédagogique que l'on peut résumer ainsi : l'Éducation nationale n'a pas pour objectif de faire aimer l'histoire de France. J'encaisse ce point de vue mais il est l'exact contraire de ma démarche", dit-il.
Une science qui permet de comprendre le passé
Nicolas Kaczmarek et Marie-Cécile Maday s'étaient ainsi exprimés : "L'Histoire n'a pas pour but de faire aimer la France, c'est une science qui permet de comprendre le passé par une étude critique et dépassionnée." Lorànt Deutsch répond sur cette remarque. "L'histoire, c'est comprendre la vie au quotidien. Les jeunes de Trappes veulent peut-être connaître l'origine de leur ville, ses secrets. Ils vivent à côté de la Nationale 10 et cette route a un passé, une vie. Je suis un passeur, un conteur, un acteur. Mon credo, c'est de faire vivre toute cette richesse invisible. (...) C'est amusant, mais ceux qui me reprochent d'être un historien militant [il a souvent été pointé du doigt pour son amour de la royauté, voire sa nostalgie, NDLR] sont souvent des militants du Front de gauche qui n'hésitent pas à professer leur idéologie. C'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité", dit-il.
Thomas Montet