Luc Besson© Angeli
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Tandis que From Paris with Love, production de sa société, EuropaCorp, est sorti en salles le 17 février et que sa prochaine réalisation, Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec avec Louise Bourgoin, sera au cinéma le 14 avril, Luc Besson s'apprête à commenter en direct de Los Angeles la cérémonie des Oscars. Le 27 février, ce sont les César qui ont été célébrés, mais cet événement cinématographique ne transcende pas le réalisateur-producteur, lui que la famille du cinéma français ne reconnaît pas vraiment. Télérama propose un portrait passionnant du plus "américain" des cinéastes français, de façon à comprendre comment fonctionne l'incroyable empire qu'il a bâti de ses mains, tel un autodidacte, essuyant les critiques de bon nombre de personnes de la profession.
EuropaCorp : une véritable machine de guerre
Selon Télérama, EuropaCorp est "premier producteur français, avec une dizaine de films par an et 145,8 millions d'euros investit l'an passé". "Seul véritable studio français, EuropaCorp, intègre tous les métiers du cinéma. Ecriture, production, tournage, postproduction, vente, distribution : chaque étape de la vie d'un film est prise en charge par une filiale", Luc Besson possède 62% du capital, via sa holding personnelle, FrontLine.
Autodidacte, il a abandonné les études deux mois avant de passer son bac, préférant un petit boulot sur un court métrage. C'est pourquoi il se moque des diplômes : "Chez lui, un standardiste peut devenir producteur, un stagiaire peut grimper les échelons. Un seul impératif, que les gens aient faim d'être ici." Ses employés ont une moyenne d'âge de 35 ans et pour eux, tout est possible.
En dix ans, "deux films seulement ont dépassé leur budget, et un seul, Imposture de Patrick Bouchitey, a perdu de l'argent". Sa recette ? Choisir pour les films d'action exportables un réalisateur jeune, donc au salaire raisonnable. Le producteur est maître à bord. Le coût est 30% moins élevé qu'aux Etats-Unis et le résultat est probant, en témoignent les recettes mondiales de Taken, produit par Besson : 222 millions de dollars. Pour les réalisateurs qu'il emploie, c'est aussi bénéfique. Louis Leterrier, co-réalisateur du Transporteur, a entamé une carrière à Hollywood en réalisant L'Incroyable Hulk avec Edward Norton.
Puissante, sa société peut également faire baisser les cachets des plus grandes stars : John Travolta obtiendra "12 millions de dollars" au lieu des 20 millions qu'il désirait, quant au cachet de Gérard Depardieu dans Quand j'étais chanteur, il est "divisé par deux" !
Luc Besson, un mégalomane ?
Sa passion pour le cinéma ne date pas d'hier. Il "passe son enfance dans les Club Med, où ses parents enseignent la plongée". Mais à dix ans, il doit rentrer à Paris et le retour est difficile. Il se console en écrivant des histoires : "A 16 ans, j'avais déjà écrit une bonne partie de mes films, dont Le Cinquième Elément". Il admire George Lucas et suit son modèle : il possède aussi son propre complexe de production, la Digital Factory (dans son domaine des Lettiers), "une structure de postproduction extrêmement performante dont il est propriétaire à titre personnel".
C'est loin d'être tout. Il possède "jet privé et hélicoptère, château en Normandie, appartement avenue Montaigne et maison à Los Angeles". Il se veut aussi se lancer dans un "projet pharaonique de studios en Seine-Saint-Denis : une cité du cinéma qui doit voir le jour dans les deux ans, dont les travaux n'ont toujours pas commencé".
L'entreprise a ses limites : au lieu de doubler en deux ans, depuis que la société est entrée en Bourse en 2007, le chiffre d'affaires a baissé (128,5 millions cette année). Arthur et la vengeance de Maltazard déçoit en ne faisant que 4 millions d'entrées (contre 6,4 millions pour le premier volet).
Un homme qui touche à tout... mais ne se montre pas partout
Le studio de Luc Besson développe des activités plus régulières que les films : production de publicités, déclinaison des concepts maison en série télévisée (comme Taxi), partenariats et produits dérivés. La maison s'associe aussi avec des producteurs indépendants et coproduit ou distribue des films de Xavier Giannoli, Guillaume Canet, Trois Enterrements de Tommy Lee Jones ou Tree of Life de Terrence Malick avec Brad Pitt et Sean Penn. La promotion agressive d'EuropaCorp pour les films Le Concert ou le documentaire Home contribue à leur succès populaire. C'est un passionné, un bourreau de travail et ça ne plaît pas à tout le monde !
Au quotidien, il préfère rester discret, fuit les mondanités et ne boit pas d'alcool. Après les relations médiatiques avec Anne Parillaud, Maïwenn (mères de deux de ses enfants) et Milla Jovovich, il est marié depuis 2004 à la productrice Virginie Silla. Papa de cinq enfants, il ne tient qu'à une seule chose : sa famille.
Par ailleurs, les banlieues le fascinent, "public privilégié de ses productions" : il a créé une fondation "pour aider des jeunes à monter leurs projets" et tourne ses films dans les cités, malgré quelques problèmes comme la déconvenue dans la cité de Montfermeil pour le tournage avec John Travolta de From Paris with Love.
(Source : portrait de Télérama à retrouver dans son intégralité dans l'édition du 10 février 2010)
Un homme en colère
Avec la profession en France, Luc Besson n'entretient pas beaucoup d'amitiés. Dès Le Grand Bleu, il se souvient de l'accueil froid que la critique lui avait fait. Dans TV Grandes Chaînes, il explique sa grogne face aux César : "Les films n'y sont pas jugés pour leur valeur. Quand, en 1995, le prix du meilleur film étranger a été remis à Quatre mariages et un enterrement et non La Liste de Schindler, cela m'a choqué. Je me suis excusé auprès de Steven Spielberg [dont il est un grand admirateur] et j'ai quitté la salle."
Sans langue de bois, il explique à TV Grandes Chaînes la différence entre les acteurs américains et français : "En tournage, [les Américains] sont de sacrés bosseurs. Rien à voir avec les acteurs français qui se la racontent et ont des problèmes d'ego. Les actrices françaises sont plus appliquées."
Homme ne craignant pas les polémiques, il avait pris position dans l'affaire Polanski, arguant que tout le monde devrait être égal face à la justice.
Le cinéaste va pouvoir se livrer à coeur joie dans l'autobiographie officielle qu'il prépare avec Marc-Olivier Fogiel : "Elle est prête mais je ne peux pas encore vous dire son titre, ni quand elle sortira", indique-t-il à TV Grandes Chaînes.
EuropaCorp : une véritable machine de guerre
Selon Télérama, EuropaCorp est "premier producteur français, avec une dizaine de films par an et 145,8 millions d'euros investit l'an passé". "Seul véritable studio français, EuropaCorp, intègre tous les métiers du cinéma. Ecriture, production, tournage, postproduction, vente, distribution : chaque étape de la vie d'un film est prise en charge par une filiale", Luc Besson possède 62% du capital, via sa holding personnelle, FrontLine.
Autodidacte, il a abandonné les études deux mois avant de passer son bac, préférant un petit boulot sur un court métrage. C'est pourquoi il se moque des diplômes : "Chez lui, un standardiste peut devenir producteur, un stagiaire peut grimper les échelons. Un seul impératif, que les gens aient faim d'être ici." Ses employés ont une moyenne d'âge de 35 ans et pour eux, tout est possible.
En dix ans, "deux films seulement ont dépassé leur budget, et un seul, Imposture de Patrick Bouchitey, a perdu de l'argent". Sa recette ? Choisir pour les films d'action exportables un réalisateur jeune, donc au salaire raisonnable. Le producteur est maître à bord. Le coût est 30% moins élevé qu'aux Etats-Unis et le résultat est probant, en témoignent les recettes mondiales de Taken, produit par Besson : 222 millions de dollars. Pour les réalisateurs qu'il emploie, c'est aussi bénéfique. Louis Leterrier, co-réalisateur du Transporteur, a entamé une carrière à Hollywood en réalisant L'Incroyable Hulk avec Edward Norton.
Puissante, sa société peut également faire baisser les cachets des plus grandes stars : John Travolta obtiendra "12 millions de dollars" au lieu des 20 millions qu'il désirait, quant au cachet de Gérard Depardieu dans Quand j'étais chanteur, il est "divisé par deux" !
Luc Besson, un mégalomane ?
Sa passion pour le cinéma ne date pas d'hier. Il "passe son enfance dans les Club Med, où ses parents enseignent la plongée". Mais à dix ans, il doit rentrer à Paris et le retour est difficile. Il se console en écrivant des histoires : "A 16 ans, j'avais déjà écrit une bonne partie de mes films, dont Le Cinquième Elément". Il admire George Lucas et suit son modèle : il possède aussi son propre complexe de production, la Digital Factory (dans son domaine des Lettiers), "une structure de postproduction extrêmement performante dont il est propriétaire à titre personnel".
C'est loin d'être tout. Il possède "jet privé et hélicoptère, château en Normandie, appartement avenue Montaigne et maison à Los Angeles". Il se veut aussi se lancer dans un "projet pharaonique de studios en Seine-Saint-Denis : une cité du cinéma qui doit voir le jour dans les deux ans, dont les travaux n'ont toujours pas commencé".
L'entreprise a ses limites : au lieu de doubler en deux ans, depuis que la société est entrée en Bourse en 2007, le chiffre d'affaires a baissé (128,5 millions cette année). Arthur et la vengeance de Maltazard déçoit en ne faisant que 4 millions d'entrées (contre 6,4 millions pour le premier volet).
Un homme qui touche à tout... mais ne se montre pas partout
Le studio de Luc Besson développe des activités plus régulières que les films : production de publicités, déclinaison des concepts maison en série télévisée (comme Taxi), partenariats et produits dérivés. La maison s'associe aussi avec des producteurs indépendants et coproduit ou distribue des films de Xavier Giannoli, Guillaume Canet, Trois Enterrements de Tommy Lee Jones ou Tree of Life de Terrence Malick avec Brad Pitt et Sean Penn. La promotion agressive d'EuropaCorp pour les films Le Concert ou le documentaire Home contribue à leur succès populaire. C'est un passionné, un bourreau de travail et ça ne plaît pas à tout le monde !
Au quotidien, il préfère rester discret, fuit les mondanités et ne boit pas d'alcool. Après les relations médiatiques avec Anne Parillaud, Maïwenn (mères de deux de ses enfants) et Milla Jovovich, il est marié depuis 2004 à la productrice Virginie Silla. Papa de cinq enfants, il ne tient qu'à une seule chose : sa famille.
Par ailleurs, les banlieues le fascinent, "public privilégié de ses productions" : il a créé une fondation "pour aider des jeunes à monter leurs projets" et tourne ses films dans les cités, malgré quelques problèmes comme la déconvenue dans la cité de Montfermeil pour le tournage avec John Travolta de From Paris with Love.
(Source : portrait de Télérama à retrouver dans son intégralité dans l'édition du 10 février 2010)
Un homme en colère
Avec la profession en France, Luc Besson n'entretient pas beaucoup d'amitiés. Dès Le Grand Bleu, il se souvient de l'accueil froid que la critique lui avait fait. Dans TV Grandes Chaînes, il explique sa grogne face aux César : "Les films n'y sont pas jugés pour leur valeur. Quand, en 1995, le prix du meilleur film étranger a été remis à Quatre mariages et un enterrement et non La Liste de Schindler, cela m'a choqué. Je me suis excusé auprès de Steven Spielberg [dont il est un grand admirateur] et j'ai quitté la salle."
Sans langue de bois, il explique à TV Grandes Chaînes la différence entre les acteurs américains et français : "En tournage, [les Américains] sont de sacrés bosseurs. Rien à voir avec les acteurs français qui se la racontent et ont des problèmes d'ego. Les actrices françaises sont plus appliquées."
Homme ne craignant pas les polémiques, il avait pris position dans l'affaire Polanski, arguant que tout le monde devrait être égal face à la justice.
Le cinéaste va pouvoir se livrer à coeur joie dans l'autobiographie officielle qu'il prépare avec Marc-Olivier Fogiel : "Elle est prête mais je ne peux pas encore vous dire son titre, ni quand elle sortira", indique-t-il à TV Grandes Chaînes.