C'est parole contre parole entre Margaux Pinot et son compagnon, Alain Schmitt. La médaillée d'or aux derniers Jeux olympiques assure que celui qui est également son entraîneur l'a rouée de coups et qu'il était prêt à la tuer. "J'ai cru mourir", déclare-t-elle dans un message posté sur Twitter, accompagné d'une photo terrible de son visage tuméfié, qui a fait énormément réagir. Face au récit de la judokate de 27 ans, Alain Schmitt, 38 ans, donne une version totalement différente.
Dans une interview très forte accordée au journal L'Équipe hier soir, Alain Schmitt a évoqué la situation très difficile qu'il traverse. "Je suis au plus mal. Je n'en peux plus de ces calomnies, j'ai très mal vécu ce temps passé en cellule, ces trois nuits sans pouvoir dormir. (...) Mais ça ne s'arrête pas, sur les médias, les réseaux sociaux. Rien n'est contrôlé. Je reçois des messages d'intimidation, des menaces de mort : 'Va crever en enfer gros fils de p*te', 'crève enc*lé', 'tu vas le payer conn*rd'", relate-t-il. Pour lui, c'est son départ en Israël, pour entraîner l'équipe nationale féminine, qui a mis le feu aux poudres. "Ça a été un choc pour elle et elle n'a pas su se contrôler une nouvelle fois. Elle ne sait pas contrôler ses émotions. Elle est tout le temps dans l'insulte. C'est pour cela qu'elle a souvent des conflits, explique-t-il, avant d'expliquer son départ : "Notre relation était très compliquée et il n'y avait que deux solutions, comme je l'ai dit pendant l'audience: qu'elle parte du club ou que je m'en aille".
Aujourd'hui, dans une explication face aux caméras de plusieurs médias et en présence de son avocat, l'ancien judoka a expliqué le déroulement de la soirée de son point de vue. Après une dispute au sujet de papiers à imprimer pour son départ annoncé, il se met au lit avec sa compagne, mais se rend vite compte qu'elle n'est pas d'humeur. Il décide alors de partir et commande un VTC sur son téléphone. Margaux Pinot serait alors sortie de la chambre en furie pour l'insulter. "Elle me dit 't'es vraiment qu'un pauvre lâche, tu m'abandonnes... t'es une merde'", raconte Alain Schmitt face aux caméras de CNews.
Après cette altercation verbale, la judokate se serait remise au lit. Alain Schmitt veut alors lui dire au revoir puisqu'il part pour un long moment. La conversation va alors s'envenimer avant que Margaux Pinot ne déraille complètement, selon les dires de son ancien entraîneur. "Elle a commencé à crier super fort, elle a jeté ses draps, elle a sauté sur moi, elle m'a agrippé par le col. Là, j'ai reculé, j'ai reculé et elle m'a projeté dans le montant de la porte, j'ai cogné à la tête", détaille-t-il.
Elle m'a serré contre elle, par la nuque, et là elle me dit 'Alain attends, je fais tout ça parce que je t'aime de trop'
Sonné et recroquevillé sur lui-même, Alain Schmitt se relève avant que la situation ne dégénère encore plus. "Elle m'a empoigné et là c'est parti dans tous les sens, à droite, à gauche. On a cogné dans les murs, dans un radiateur... ensuite on a cogné une porte, elle m'a fait tomber sur elle dans une autre chambre. Ensuite on s'est relevé, on a pris un mur, à nouveau et ensuite dans le couloir on est retombé au sol", raconte-t-il, visiblement sous le choc, reprenant plusieurs fois son souffle, avant de lâcher une phrase choc : "D'un coup elle m'a attrapé, elle m'a serré contre elle par la nuque et là elle me dit 'Alain attends, je fais tout ça parce que je t'aime de trop'".
Insensible à cette tentative, Alain Schmitt raconte qu'il s'est alors levé pour prendre ses affaires et partir avant un geste désespéré de Margaux Pinot selon ses dires. "Elle arrive dans mes jambes, je trébuche un petit peu et là elle rampe dehors et elle crie 'Au secours, au secours!'. C'était un peu terrifiant, je ne savais pas quoi faire", raconte-t-il, avant que la judokate ne court vers les escaliers se réfugier chez une voisine. Égaré, l'ancien judoka va prendre son VTC avant l'arrivée de la police.
Un récit totalement opposé à ce qu'a dit Margaux Pinot ces derniers jours. La médaillée d'or aux JO de Tokyo, accuse Alain Schmitt de lui avoir asséné des coups, tiré les cheveux mais aussi d'avoir tenté de l'étrangler dans la nuit de samedi à dimanche dernier. Après l'intervention de la police, Alain Schmitt a été placé en garde à vue, il a été jugé en comparution immédiate par le tribunal de Bobigny. Le tribunal a alors relaxé l'ancien judoka, allant à l'encontre du parquet qui a annoncé faire appel de la relaxe hier.
Après ce jugement, Margaux Pinot a diffusé une photo très commentée sur les réseaux sociaux. Teddy Riner, Clarisse Agbegnenou, Amandine Buchard et plusieurs personnalités du monde du judo se sont exprimées sur le sujet.