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À chaque gouvernement sa ou ses tête(s) de turc(s)... Sous le précédent quinquennat, les ministres Christiane Taubira (Justice) et Najat Vallaud-Belkacem (Éducation) avaient été prises pour cible par la fachosphère. Cette fois, c'est Marlène Schiappa, la secrétaire d'État auprès du Premier ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, qui reprend le "rôle"...
Invitée de l'émission Quotidien sur TMC, le 19 septembre, Marlène Schiappa a parlé de sa mission au gouvernement et des nombreux projets qu'elle va porter. Des projets qui ne plaisent pas à tout le monde, comme l'accès à la procréation médicale assistée (PMA) pour toutes les femmes (y compris les lesbiennes, ce qui n'est pas le cas actuellement). Une promesse de campagne du candidat Macron qui devrait finalement être portée par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, mais pas avant 2018... et qui pourrait finalement ne jamais voir le jour par peur du gouvernement de voir la très réactionnaire Manif pour tous revenir sur le devant de la scène.
La secrétaire d'État de 34 ans a confié que depuis sa prise de fonction, elle faisait l'objet d'attaques. Outre la PMA, à laquelle elle est favorable – elle est en revanche contre la gestation pour autrui (GPA) –, on lui reproche aussi sa position jugée "laxiste" sur le port du voile, notamment pour les mamans accompagnant des sorties scolaires ou encore ses clichés d'elle, seule la nuit dans les rues du quartier La Chapelle-Pajol à Paris, laissant croire qu'il n'y avait aucun risque d'agression ou de harcèlement malgré des plaintes des riverains. Un tout qui fait d'elle une cible de choix. "Ce n'est pas un plaisir ni un honneur d'être la cible de qui que ce soit, maintenant le jour où la fachosphère applaudira à ce que je fais, je me poserai deux ou trois questions", a-t-elle confié dans Quotidien. Et la secrétaire d'État de confirmer avoir reçu "des menaces de mort, des menaces de viol". Comme tous les membres du gouvernement, elle est accompagnée d'un officier de sécurité.
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Marlène Schiappa a conscience de la puissance de la Toile et révèle avoir pris la décision de bloquer internet chez elle. "Pour mes enfants", dit-elle. "Je n'ai pas envie qu'elles aillent sur internet voir ce qui se dit de leur mère et qu'elles prennent à coeur, pour elles, ce qui ne sont que mes problèmes et mes sujets", ajoute-t-elle. Elle est maman de deux petites filles, dont la dernière n'a que 5 ans.
Thomas Montet