Après avoir nommé un Premier ministre de droite issu des rangs du parti Les Républicains en la personne d'Édouard Philippe, le président de la République a tenté tant bien que mal de se plier à tous les critères qu'il s'était lui-même imposés : parité, alliage de la droite et de la gauche, renouvellement, expérience... Découvrez les heureux nommés.
Ce mercredi 17 mai 2017, le nouveau gouvernement a été dévoilé dans son intégralité. Il faudra compter sur Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères), Gérard Collomb (ministre de l'Intérieur), Nicolas Hulot (ministre de la Transition écologique et solidaire), François Bayrou (ministre de la Justice), Sylvie Goulard (ministre des Armées), Agnès Buzyn (ministre des Solidarités et de la Santé), Bruno Le Maire (ministre de l'Economie), Gérald Darmanin (ministre de l'Action et des comptes publics), Annick Girardin (ministre de l'Outre-Mer), Richard Ferrand (ministre de la Cohésion des territoires), Laura Flessel (ministre des Sports), Muriel Pénicaud (ministre du Travail), Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Éducation nationale), Jacques Mézard (ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation), Françoise Nyssen (ministre de la Culture), Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation), Elisabeth Borne (ministre, auprès du ministre d'Etat, en charge des Transports) et Marielle de Sarnez (ministre en charge des Affaires européennes).
Du côté des Secrétaires d'État, il faut compter sur Christophe Castaner (en charge des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement), Marlène Schiappa (en charge de l'Égalité entre les femmes et les hommes), Sophie Cluzel (en charge des personnes handicapées) et Mounir Mahjoubi (en charge du numérique).
Au rang des surprises, la présence de Laura Flessel, escrimeuse médaillée olympique, surprend agréablement, tout comme celle de Françoise Nyssen, éditrice et codirectrice d'Actes Sud. La nomination de la première a été plutôt saluée et l'athlète a d'ailleurs reçu les félicitations de Grégoire Lyonnet, son ancien partenaire dans Danse avec les stars. "Quelle fierté d'avoir dansé avec l'actuelle ministre des Sports !!! FÉLICITATIONS à Laura Flessel !!! Je suis sûr qu'elle va être au top ! Une femme si généreuse, travailleuse et déterminée ne peut être qu'une bonne ministre !!! Super nouvelle !!!", a-t-il déclaré.
Ce premier gouvernement a déjà, logiquement, beaucoup fait réagir sur la Toile. Il faut dire que la notion de renouvellement est mise à mal par la présence de vieux briscards de la politique : Jean-Yves Le Drian, déjà ministre sous François Hollande, est âgé de 69 ans et a plus de quarante ans de vie politique, Gérard Collomb, lui aussi 69 printemps et également plus de quarante ans de vie politique, Bayrou, 65 ans et plus de trente-cinq ans de vie politique, de Sarnez, 66 ans et quarante ans de vie politique, qui ne devrait donc pas être candidate aux législatives à Paris, ou encore Jacques Mézard, 69 ans au compteur et près de vingt-cinq ans de vie politique...
Emmanuel Macron se prend aussi dans la figure ses précédentes déclarations de campagne puisqu'il assurait être un fervent défenseur des droits des femmes. Alors qu'il n'a pas nommé de femme au poste de Premier ministre, comme il en avait émis le souhait, il a aussi renié sa promesse de campagne d'un ministère "plein et entier des Droits des femmes".
Enfin, en cette journée mondiale de Lutte contre l'homophobie, les nominations de Gérard Collomb, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin font tâche. Le premier avait confié en interview avoir longtemps été contre le mariage pour tous avant de changer d'avis mais sans jamais en être un chaud partisan – il ne souhaite pas personnellement marier des couples du même sexe – et tenant des propos tendancieux sur l'homoparentalité, le deuxième n'a pas eu le courage de voter le texte de loi et avait préféré s'abstenir (tout comme le Premier ministre) et le dernier avait clairement bataillé contre. De quoi effrayer les membres de la communauté LGBT, déjà très fâchés des propos d'Emmanuel Macron qui avait déclaré qu'une partie de la France, notamment celle représentée par la Manif pour tous, avait été "humiliée".
Thomas Montet