Marche après marche, Mick Schumacher, 20 ans, se rapproche de son rêve : courir en Formule 1, dans le sillage de son père Michael, sept fois champion du monde de la discipline et disparu de la vie publique depuis son accident de ski en décembre 2013. Après avoir fait ses gammes en karting et dans les divisions inférieures (Formule 4, Formule 3), le voilà désormais engagé dans le championnat de Formule 2 et, parallèlement, membre de la Ferrari Driver Academy depuis le mois de janvier 2019.
C'était encore le siège de mon père et il me convenait parfaitement
Samedi 27 juillet 2019, à la veille du Grand Prix d'Allemagne à Hockenheim (remporté dans des conditions météo difficiles par Max Verstappen sur Red Bull-Honda), l'héritier du Kaiser a eu le privilège et l'émotion de piloter la Ferrari F2004 avec laquelle Michael Schumacher avait décroché le dernier de ses sept titres mondiaux, remportant cette saison-là 13 Grands Prix sur 18 disputés. "C'est tout simplement fantastique d'avoir pu prendre le volant de cette voiture, surtout que c'était encore le siège de mon père et qu'il me convenait parfaitement, a déclaré Mick après cette petite démonstration organisée en marge de la séance de qualifications du jour. Quand j'attendais dans les stands pour prendre la piste, les minutes me paraissaient des heures. Une fois en piste, elles se sont écoulées comme des secondes. Je tiens à remercier Ferrari et la Formule 1 de m'avoir offert cette opportunité, c'était un rêve et son honneur pour moi."
L'espoir allemand, qui roulait avec un casque mêlant ses couleurs et celles de son père, n'avait que 5 ans en 2004, lors de cette saison triomphale de Michael Schumacher : "Bien sûr, je sais ce qu'il a accompli dans la F2004. Je sais qu'il a remporté le Grand Prix d'Allemagne cette année-là, mais j'étais trop jeune pour le comprendre. Depuis, j'ai vu les temps forts de sa course en vidéo, mais je dois admettre n'en avoir aucun souvenir. Je me rappelle davantage nos courses à la maison dans le jardin." Les bribes de souvenirs qu'il a de cette époque-là et l'ambiance de folie qui régnait sur le circuit lors de cette démonstration ont ajouté à la magie du moment : "Je voyais les supporters crier dans les stands, mais je ne pouvais pas les entendre parce que le bruit était couvert par les rugissements de la voiture. Il n'y a pas eu un seul instant de la journée où je n'ai pas eu pas le sourire aux lèvres. Si j'avais eu le choix, je ne serais jamais rentré aux stands." Dimanche, il a pu savourer quelques minutes de plus, rééditant cette exhibition avant la course.
En 2017 à Spa en Belgique, Mick Schumacher avait déjà fait une expérience comparable, s'installant dans le baquet de la Benetton B194 avec laquelle son père avait conquis en 1994 la première de ses couronnes mondiales.
Sacré champion en Formule 3 l'an dernier, le fils de Michael et de son épouse Corinna, qui a gravi très rapidement les échelons en quelques années, rencontre un peu plus de difficultés cette année, seulement 14e d'un championnat de Formule 2 où, sous les couleurs de l'écurie Prema Racing, il ambitionnait de bien figurer. Il continue à faire ses armes, avec le soutien de la Ferrari Driver Academy, le programme de jeunes pilotes de la Scuderia, pour laquelle il officie également en tant que pilote d'essai. Le 2 avril dernier, il faisait ainsi ses débuts au volant d'une F1 à la pointe de la modernité, testant une SF90 sur le circuit de Bahrein, confiant par la suite tout le plaisir qu'il avait pris. Son heure viendra très certainement, il s'en donne les moyens. En attendant, il peut compter sur la bénédiction de son compatriote Sebastian Vettel, actuellement 4e au classement général des pilotes dans le championnat de F1 : "Mick est super, c'est un gosse très sympa. Je croise les doigts pour lui."