Mort de Marie-Christine de Habsbourg, vive émotion à Zywiec pour l'icône adorée

En décembre 2011, la duchesse Marie-Christine (Maria Krystyna) de Habsbourg, princesse d'Altenbourg, recevait à l'occasion de son 88e anniversaire les hommages appuyés de sa ville natale de Zywiec, dans le Sud de la Pologne, dont elle était l'une des citoyennes les plus en vue et les plus respectées : elle se voyait alors décerné la croix de commandeur de l'Ordre de la renaissance de la Pologne, en remerciement de son patriotisme et de son engagement constant au service de son pays.

Moins d'un an après, cette grande dame s'est éteinte mardi 2 octobre 2012 en son fief, dans son modeste appartement du château familial, selon une annonce faite par le maire de la commune, Antoni Szlagor. Ce dernier a fait part de sa très vive émotion, au nom de ses concitoyens : "Toute la ville est plongée dans le deuil. La duchesse fut pour nous une illustre Polonaise, elle nous enseignait les valeurs patriotiques et religieuses. Elle nous manquera énormément", a-t-il déploré.

L'AFP précise que la duchesse Marie-Christine s'est plainte d'une forte douleur à la poitrine à 7h du matin, et a succombé 35 minutes plus tard, entourée de ses dames de compagnie et de son médecin, malgré les secours qui lui ont été portés.

Figure marquante de l'histoire du pays et de sa région en particulier, Marie-Christine de Habsbourg, née le 8 décembre 1923, fille de l'archiduc Charles Albert de Habsbourg-Altenbourg et d'Alice Ankarcrona, est remémorée comme une femme parfaitement attachante, d'une gentillesse et d'une humilité louées par tous. Les Habsbourg de Zywiec ont laissé une forte empreinte dans la région, où ils ont beaucoup contribué, notamment financièrement, à la vie locale (le grand-père de la duchesse fonda d'ailleurs la première brasserie de Zywiec, honorée en 2006, pour ses 150 ans, par la création d'un musée). La famille avait été chassée de son fief par le régime nazi lors de la Seconde Guerre mondiale : refusant de collaborer et d'abdiquer sa nationalité polonaise, l'archiduc, officier de cavalerie dans l'armée polonaise, fut capturé et torturé, et son épouse Alice Ankarcrona, d'origine suédoise, aida l'armée nationale, tandis que le château de Zywiec était occupé par l'envahisseur. Persécutée par le régime communiste polonais, la famille se réfugiait à Cracovie, avant de fuir la Pologne, déchue de la nationalité polonaise. Ce n'est qu'en 1993 que la duchesse Marie-Christine avait recouvré sa nationalité, et, après 60 ans d'exil en Suède et en Suisse, à Davos, elle revint dans son pays en 2002, à presque 80 ans, accueilli comme une héroïne, occupant depuis dans l'ancien palais familial un petit deux-pièces rénové et mis spécialement à sa disposition par la municipalité de Zywiec, dans l'aile du palais où elle avait grandi. Un signe éclatant du lien affectif fort les unissant.

Selon ses dernières volontés, elle reposera dans la crypte des Habsbourg en la cathédrale de Zywiec, à côté de son petit frère et des ses grands-parents.