C'est un fléau qui touche tous les sportifs de haut niveau, mais certains sports sont beaucoup plus à risque. Depuis plusieurs années maintenant, des chercheurs et des spécialistes tentent d'alerter l'opinion publique sur les risques liés aux commotions cérébrales. L'un des premiers sports à avoir pris la problématique au sérieux a été le football américain où de nombreux cas graves ont été recensés au cours des dernières décennies. En France, la question reste encore peu documentée et peu mise en avant et les sportifs en pâtissent, notamment dans le rugby, où les chocs à la tête sont plus fréquents que dans d'autres disciplines.
Si certains joueurs se sont ouverts publiquement, à l'image de Carl Hayman, ancien All Blacks de 41 ans frappé par la maladie et qui a décidé de porter plainte contre les instances de son sport, l'ancienne joueuse de rugby Marie-Alice Yahé vient de donner une interview très éclairante sur le sujet. Ancienne joueuse de haut niveau, demi de mêlée de l'USA Perpignan et capitaine de l'équipe de France féminine, elle a été obligée d'arrêter sa carrière en 2014, à seulement 30 ans, "à cause d'une série de commotions", comme elle l'explique dans une interview accordée à L'Équipe ce mercredi 25 septembre. Le quotidien sportif ajoute que cinq commotions ont été identifiées chez celle qui est en couple avec Lionel Beauxis, lui aussi ancien rugbyman professionnel.
Des traumatismes au niveau du cerveau qui ont entraîné des années troubles pour celle qui est consultante rugby à la télévision. "Beaucoup de maux de tête. À Canal+, par exemple, je prenais des dolipranes très souvent car j'avais du mal à supporter les spots, le casque sur la tête, le bruit. J'avais aussi du mal à me concentrer et aucun repère dans l'espace, aucun équilibre", explique Marie-Alice Yahé à L'Équipe, avant d'évoquer le bébé qu'elle a eu avec Lionel Beauxis après leur mariage : "Si je faisais une roulade par terre avec mon fils, je ne savais plus où j'étais en me relevant, parfois je vomissais. Et je souffrais d'angoisses : après une de mes commotions, on était logées au 7e étage d'un hôtel et j'avais développé une phobie des ascenseurs."
Des problèmes qui semblent résolus pour Marie-Alice Yahé, qui a participé à des séances de photobiomodulation, une nouvelle méthode qui semble donner de bons résultats. Selon le site de l'institut Gustave Roussy, cette technique est décrite ainsi : "thérapie par Laser/LED de faible énergie est utilisée pour ses propriétés antalgiques, anti-inflammatoires et cicatrisantes. Une technique innovante, non invasive et non douloureuse qui favorise la tolérance aux traitements par chimiothérapie et radiothérapie."
Dans L'Equipe, elle détaille les effets de cette méthode : "J'étais stable, je ne bougeais plus, même les yeux fermés. Mais surtout, ce qui était bluffant, c'était mon ressenti. Je me sentais complètement libérée d'un poids." Plus besoin de dolipranes, plus de peur de prendre l'ascenseur, elle revit !
Aux côtés de la gardienne de l'équipe de France de handball, Cléopatre Darleux et l'ancien troisième-ligne du Stade Français, Antoine Burban, la mère de famille de 40 ans a participé à 8 séances sur un mois et visiblement, le résultat est là. "Cette boule que j'avais en permanence, ce soulagement que j'ai ressenti, c'était ça : 'En fait, je n'étais pas dingue...'", conclut-elle, soulagée.
Retrouvez l'interview de Marie-Alice Yahé en intégralité sur le site de L'Équipe.