L'Afrique est en deuil. Elle a perdu un de ses fervents défenseurs, en la personne de Sindika Dokolo. L'homme d'affaires et gendre de l'ex-président de l'Angola, José Eduardo Dos Santos, est mort l'âge de 48 ans. Une mort sur laquelle planait des soupçons d'assassinat, mais sur laquelle la vérité a été révélée.
Sindika Dokolo est mort le jeudi 29 octobre 2020, à Dubaï, aux Émirats arabes unis. L'entrepreneur milliardaire s'est noyé au cours d'une session de plongée au nord de l'île de Deira. Il pratiquait l'"al-hiyari", une forme de plongée reposant uniquement sur l'apnée, et non l'utilisation d'un équipement permettant de respirer sous l'eau.
Le corps de Sindika Dokolo a subi une autopsie, dont le rapport a été communiqué par la police de Dubaï. "Aucun acte criminel n'est suspecté dans la mort" du mari de la richissime Isabel Dos Santos, fille de l'ancien président José Eduardo Dos Santos. Le couple avait 4 enfants et menait une vie de mondains, rythmée par de nombreux voyages et des apparitions annuelles au Festival de Cannes.
Sindika Dokolo était l'héritier d'une famille très fortunée. Né en 1972, son père, Congolais, fut le premier banquier privé sous le long régime du dictateur Mobutu Sese Seko (1965-1997) en République Démocratique du Congo, anciennement appelé Zaïre. Sa mère Hanne réside à Kinshasa, capitale de la RDC, depuis 1966.
Sindika Dokolo était lui aussi impliqué en politique ! Il avait créé un mouvement, Debout Congolais, et était retourné en République Démocratique du Congo en mars 2019, 45 jours après l'investiture de l'opposant à Joseph Kabila, Félix Tshisekedi, qu'il soutenait. Sindika oeuvrait également pour la restitution des oeuvres d'art africain volés par les pays européens pendant la colonisation.
Libération s'était intéressé à son combat et l'avait rencontré en novembre 2019.
Sindika Dokolo était également accusé d'être impliqué dans un blanchiment d'argent à grande échelle. Son nom et celui de son épouse Isabel Dos Santos sont mentionnés dans les Luada Leaks, parus au début de l'année 2020 et révélant le détournement de plus d'un milliard de dollars des groupes publics pétrolier et de diamants de l'Angola.
Le couple a vu ses avoirs gelés en 2020 par la justice angolaise, qui les accusait d'enrichissement illicite.