L'actrice française Marie-France Pisier, retrouvée morte le dimanche 24 avril dans la piscine de sa résidence du Var à l'âge de 66 ans, a été inhumée ce samedi 30 avril à la mi-journée à Sanary-sur-Mer, dans le Var, dans l'intimité familiale, vient de rapporter un journaliste de l'AFP.
La comédienne repose désormais au cimetière communal de la Guicharde, dans le caveau de granit brut des Duhamel-Brentano, la famille de son mari Thierry Funck-Brentano.
En cette veille de Fête du Travail, sous un soleil illuminant tout, la famille de l'actrice aux deux César et les proches se sont réunis pour une courte cérémonie au cours de laquelle son époux, entouré de leurs enfants Mathieu et Iris, a lu un hommage écrit par l'écrivain et éditeur Gilles Herzog : "Marie-France n'eût pas aimé que ses amis prennent le deuil, aussi abattus soient-ils par la nouvelle. Elle était savante, elle avait lu tous les livres et tous les poètes, elle aimait les mers chaudes de son enfance", disait le texte lu par M. Funck-Brentano. "Elle fut un printemps, un air de Paris, une femme en liberté... Elle aura fait honneur au cinéma d'auteur", a encore lu M. Funck-Brentano, avant d'ajouter: "A Mathieu et Iris, je veux leur dire que je les aime et qu'ils peuvent compter sur moi pour prendre leur envol dans la vie".
D'innombrables bouquets avaient été disposés, des roses blanches et roses, des corbeilles de lys et de renoncules, des hortensias, des pivoines. Sur une immense gerbe, on pouvait lire "de la part de Paris Match".
La chanson de CharlElie Couture Comme un avion sans ailes a été diffusée lors de cette cérémonie très touchante.
Une cinquantaine d'anonymes étaient aussi venus rendre un ultime hommage à l'actrice disparue, comme Ginette, une Lorraine venue avec sa fille Francine de Toulon. "Je l'aimais aussi parce qu'elle était discrète, elle ne faisait pas parler d'elle et pourtant c'était une grande actrice", a ainsi déclaré Ginette à l'AFP.
En ce qui concerne la mort mystérieuse de la comédienne et réalisatrice, l'enquête se poursuit quant à ses circonstances. L'investigation n'est pas criminelle, mais n'écarte aucune piste, comme celle du suicide. Les premiers résultats des analyses ont révélé un taux d'alcoolémie important et une présence d'antidépresseur et d'antalgique dans son corps. D'ailleurs la thèse du suicide se renforce d'après les investigations menées par les enquêteurs. D'après le Parisien, daté du vendredi 29 avril, le mari de Marie-France Pisier penserait aussi à cette hypothèse. Quelques heures après le drame, "il a évoqué cette possibilité dans son audition" auprès des gendarmes. Ses enfants et son entourage proche ont été entendus mardi. La comédienne dont le corps a été retrouvé au milieu de la piscine, enchevêtré dans une lourde chaise en fer forgé et des bottes en caoutchouc aux pieds, avait vu son cancer du sein récidiver, mais était à nouveau en phase de rémission.
Rappelons que les parents de Marie-France Pisier s'étaient également donnés la mort à trois ans d'intervalle (sa mère s'était suicidée alors qu'elle était pourtant guérie d'un cancer du sein) et on ne peut écarter la terrible idée d'une mort mise en scène à l'intention d'autrui. Le suicide, l'actrice l'avait évoqué dans ses livres et surtout dans son dernier film, Comme un avion, relève également Le Figaro. Une "célébration hommage" aura lieu pour les amis et le public de la comédienne le jeudi 5 mai en l'église Saint-Roch à Paris.
L'enquête se poursuit... mais elle, a déjà rejoint les anges.