Natalie Portman en Reine des Cygnes pour une danse flamboyante !
C'est le 9 février 2011 que débarquera enfin le très attendu Black Swan, de l'excellent Darren Aronofsky (Requiem for a Dream, The Wrestler). Présenté en ouverture de la 67e Mostra de Venise en septembre dernier, Black Swan fait depuis l'unanimité auprès de ceux qui l'ont vu, lui promettant une razzia de prix, notamment un Oscar attendu pour Natalie Portman (après son récent Golden Globe), omniprésente et de tous les plans, qui campe avec une justesse et une intensité rare cette jeune fille qui s'apprête à devenir femme en incarnant la Reine des Cygnes.
L'intrigue de Black Swan trouve sa place dans la troupe du New York City Ballet. En plein début de la nouvelle saison, le directeur Thomas Leroy (Vincent Cassel, plus organique et ambigu que jamais) décide de monter une nouvelle version du Lac des Cygnes. Son ancienne égérie, la danseuse étoile vieillissante Beth MacIntyre (Winona Ryder au top) étant en fin de carrière, il auditionne les danseuses de la compagnie et jette son dévolu sur Nina (Natalie Portman, exceptionnelle, la prestation de sa carrière), qu'il juge la plus douée parmi toutes. Mais problème : si elle a la grâce et le talent pour incarner White Swan, elle semble trop lisse et "sérieuse" pour camper Black Swan, le double "maléfique" du personnage du ballet, les deux formant Queen Swan. Aussi va-t-elle devoir trouver en elle les ressources et l'inspiration pour entrer dans ce double rôle, se confronter à une rivale attirante (à moins que ce ne soit une projection d'elle-même) - Lily (Mila Kunis, époustouflante de sensualité) -, quitte à perdre pied, jusqu'au point de non-retour, pour une renaissance finale.
Fascinant, poignant, puissant, les termes élogieux ne manquent pas pour définir ce nouveau chef-d'oeuvre du cinéaste américain, qui, entre Fight Club, Carrie et Hitchcock, nous livre un film d'une beauté formelle implacable, d'une sensibilité inouïe et d'une idée de cinéma tellement forte qu'elle ne peut que bouleverser.
Film immense sur la folie engendrée par la quête de la perfection et la faculté de se libérer de ses chaînes pour prendre enfin son envol, Black Swan (voir la bande-annonce ci-dessus) nous laisse sans voix de la première à la dernière minute, immergés par les images et la musique qui nous plongent totalement dans ce trajet onirique et symbolique de toute beauté.
Une claque monumentale, un film exceptionnel.
Adam Ikx