"Joyeux anniversaire". Le poing levé, masqué, une capuche sur la tête et un gilet jaune par dessus la doudoune, Nekfeu s'est glissé parmi les manifestations parisiennes des Gilets Jaunes. Le rappeur engagé s'est immiscé dans la foule, sur la Place d'Italie dans le 13e arrondissement, pour l'anniversaire du mouvement contestataire. "Grosse, grosse force", légende-t-il. Le membre du S-Crew a ensuite partagé plusieurs photos de manifestants, dont certains tenaient des pancartes revendicatives, notamment contre la pauvreté. Une pancarte s'en prenait aussi de manière peu subtile au président Macron.
Nekfeu a également partagé des images d'une manifestation en apparence calme. Des images bien différentes de celles qu'on a pu voir ailleurs. Malheureusement pour les causes défendues par le mouvement des Gilets Jaunes, cette 53e journée d'action a été marquée par des dégradations venant "d'éléments radicaux". Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 28 000 manifestants ont été recensés dans toute la France et 129 personnes ont été placées en garde à vue.
D'habitude discret sur les réseaux sociaux et dans les médias, Nekfeu ne prend que rarement la parole. Quand il le fait, c'est pour prendre part à des causes qui lui tiennent à coeur. Sa dernière prise de parole sur la gestion du gouvernement date de son concert au BAAM Migrants Festival, en septembre dernier. Il avait joint sa voix à ceux qui contestent la politique actuelle d'accueil des migrants.
Ce n'est pas la première fois qu'il prend part à des manifestations publiques. En 2016, il avait soutenu le mouvement Nuit Debout en donnant un concert sauvage place de la République, le 1er mai. Le Fennec avait également dénoncé la situation des Rohingyas, de la Palestine, supporté les associations SOS Méditerranée et la Fondation Abbé Pierre.
Des engagements puissants qu'on peut retrouver dans ses textes. Nekfeu est d'ailleurs l'un des premiers rappeurs à défendre les droits des personnes LGBT, notamment dans le titre Menteur Menteur et à dénoncer le sexisme dans le rap. "On les taquine mais, les femmes, on respecte. Ne crois surtout pas qu'on aime cette image dégradante", rappait-il, entre autres, dans Mauvaise Graine.