C'est aux côtés de la grande Catherine Deneuve et face à Diane Kruger, que l'on (re)découvre Ken Samaras, le vrai nom de Nekfeu. Après avoir connu le succès avec son premier album solo, le rappeur parisien s'est lancé dans le 7e art. Le 8 novembre sortira ce fameux film, Tout nous sépare. L'occasion de le voir aussi dans les médias, lui qui se fait si discret.
Dans une interview croisée avec Catherine Deneuve pour Les Inrockuptibles, Ken s'épanche. Il confie son admiration pour sa partenaire de jeu, son stress sur le tournage, mais aussi le rap et la politique, parfois indissociable. Rappeur devenu acteur, Nekfeu aimerait que son exemple serve. "Ça peut sonner comme la démarche naïve d'une petit con, mais j'aimerais bien que le cinéma français respecte les rappeurs. J'aimerais que des mecs comme Kaaris se voient proposer autre chose que des rôles de braqueurs. Mais je ne suis pas dupe, je sais bien que le cinéma français fonctionne aussi selon la notoriété et selon le type de public qu'il y a derrière les noms du casting", explique-t-il en rebondissant sur le fait qu'il était "important de faire la distinction" en justifiant le choix d'afficher son identité au générique – et non son nom de scène.
Le rappeur/acteur, qui avait notamment participé au mouvement Nuit Debout avant de s'en dire "finalement déçu", s'est également exprimé sur le mouvement #BalanceTonPorc – pour lequel Catherine Deneuve s'est dit contre – et accessoirement sur le sexisme qui règne dans le monde du rap, souvent pointé du doigt pour cultiver le harcèlement sexuel et inciter à l'agression sexuelle au travers son image de la femme. "Je la trouve légitime quand on ne connaît pas les codes du hip-hop", réagit l'intéressé pour qui "ça a à voir avec le jeu la taquinerie" et que "ce n'est pas du premier degré". "Je pense qu'il y a moins de violeurs dans le rap français qu'en politique, par exemple", lâche le rappeur qui dit combattre le sexisme dans ses textes mais "ne croit pas à la misogynie du rap".
Interview à retrouver en intégralité dans le magazine Les Inrockuptibles, hebdomadaire du 25 octobre 2017.