Visé par la plainte d'une jeune femme pour "agression sexuelle", Nicolas Bedos sera jugé début 2024 devant le tribunal correctionnel de Paris pour agression sexuelle en état d'ivresse manifeste, un délit pour lequel il encourt cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. Une affaire qui a fait du bruit, il y a quelques semaines, mais à laquelle s'ajoute aujourd'hui de nouveaux témoignages qui semblent accablants. Ce sont, ce mardi 18 juillet, trois femmes qui témoignent contre l'acteur et réalisateur Nicolas Bedos, auprès de Mediapart. Selon leurs informations, le 5 juillet, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "viol" et "agression sexuelle" concernant le fils de Guy Bedos, comme rapporté par l'AFP, pour examiner ces trois plaintes distinctes le mettant en cause.
L'enquête préliminaire devra notamment déterminer si les faits dénoncés ne sont pas prescrits et si il n'existe pas d'autres victimes...
Contactée, l'avocate de M. Bedos, Me Julia Minkowski, n'a pas souhaité réagir, alors que l'enquête a été confiée au premier district de la police judiciaire de Paris. Deux des femmes qui disent avoir adressé un signalement fin juin au parquet de Paris ont raconté auprès de Mediapart les faits de nature sexuelle dont elles accusent le cinéaste de 44 ans. L'une d'elle, une comédienne et scénariste de 50 ans qui se fait appeler Chloé, accuse le réalisateur de Mascarade de l'avoir violée au domicile familial des Bedos, à Neuilly-sur-Seine. Des faits qui remontent à une nuit de 1999. Elle était alors âgée de 26 ans et était serveuse. La plaignante avait accepté de le suivre chez des amis puis chez ses parents, après qu'il se soit instaurée une "forme de relation amicale".
Il y aussi le témoignage de Marion, une deuxième femme qui décrit au média une agression sexuelle commise par Nicolas Bedos en août 2017 dans une maison de vacances. Après la révélation de la garde à vue dont a fait l'objet le fils de Guy Bedos, cette personne qui connaissait le réalisateur depuis son adolescence a décidé comme l'autre plaignante – elles se connaissent – de témoigner. Le 21 juin dernier, il avait en effet été placé en garde à vue après la plainte d'une femme l'accusant d'avoir touché ses parties intimes par-dessus son pantalon, dans un club parisien dans la nuit du 1er au 2 juin. Une audition à l'issue de laquelle, Nicolas Bedos a été convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris en février 2024 pour agression sexuelle en état d'ivresse manifeste, un délit pour lequel il encourt cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
Les faits dénoncés dans la troisième plainte n'ont pas été précisés.
"Il ne veut pas remettre en doute la parole de la plaignante qui décrit un geste déplacé de quelques secondes par dessus son jean, avait expliqué à l'époque son avocate, Me Julia Minkowski. [...] un tel geste, dont il n'a pas le souvenir, qui se serait produit sur la piste de danse d'une boîte de nuit, n'a pu être qu'accidentel sous l'effet de l'ébriété."
Nicolas Bedos reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'aux jugements définitifs de ces affaires.