Son talent et son charisme lumineux rayonnent dans chacun de ses films, et prochainement dans La Belle et la Belle. C'est toutefois le visage très sombre qu'on l'a vue lors de l'enterrement de Johnny Hallyday le 9 décembre dernier, hommage organisé pour l'icône disparue le 5 décembre. Sandrine Kiberlain faisait partie des personnalités qui ont assisté aux funérailles dans l'église de la Madeleine, mais elle a, dans un premier temps, hésité à s'y rendre. Elle se confie pour le magazine Madame Figaro.
"J'ai été si touchée que son entourage m'appelle la veille, mais je craignais de ne pas être à ma place. Nous nous étions moins vus dans les dernières années. Laetitia Masson [réalisatrice de Love Me dans lequel joue la comédienne et le Taulier, NDLR] a noté : 'Ce n'est pas le quantitatif qui compte, mais l'intensité de la rencontre.' Pendant ses funérailles, il n'y a pas eu une seule scène d'hystérie, pas un couac, pas un dérapage. Chacun était là pour le célébrer. Johnny, artiste – par conséquent fédérateur –, savait dire aux autres qu'il les aimait. Il m'a un jour demandé de lui écrire une chanson sur un chien abandonné. Je lui ai répondu : 'Les histoires de SPA tu sais... je ne suis pas sûr d'y arriver.' J'ai fini par m'exécuter avec Au bord des routes. Il a eu la générosité de me la faire écouter à fond, dans mon salon."
"Gérard Depardieu, avec qui je viens de tourner Amoureux de ma femme, une comédie de couple de Daniel Auteuil, m'a dit : 'Mais il n'est pas mort !' Gérard n'a pas tort, il est avec nous. Entre 5 ans et 20 ans, je réveillonnais en braillant des chansons de Johnny avec les amis de mes parents. Cette année a été l'année des pertes. J'ai souvent ce sentiment bizarre que j'aurais pu appartenir à une autre génération : celle de Jean Rochefort, qui entretint une relation fusionnelle avec mon père dès qu'il le rencontra ; celle de Johnny. Et aussi de ma chère Nicole Garcia, qui heureusement, est bien vivante."