Ultime hommage au monteur Luc Barnier, décédé le 16 septembre à 58 ans des suites d'un cancer. Alors que son dernier film, Après mai, réalisé par son fidèle collaborateur Olivier Assayas, sortira le 14 novembre, ses obsèques se sont déroulées en toute intimité le 27 septembre au cimetière de Montparnasse, en présence de Catherine Deneuve, Virginie Ledoyen, Benoît Jacquot, Tonie Marshall et Dominique Besnehard.
Par ces acteurs et réalisateurs de premier plan, le cinéma français a rendu un dernier hommage à ce monteur diplômé de l'IDHEC (Femis) en 1975. Collaborateur favori d'Olivier Assayas et Benoît Jacquot, il a été nommé au César du meilleur montage avec Françoise Bonnot pour Place Vendôme (1998) de Nicole Garcia avec Catherine Deneuve. Sa carrière compte aussi les films Pédale douce (1996), Héroïnes (1997) avec Virginie Ledoyen, Nettoyage à sec (1997), Palais Royal ! (2005), La Californie (2006), Bienvenue chez les Ch'tis (2008), Coco avant Chanel (2009), Les Yeux de sa mère (2011) ou encore Les Adieux à la reine, avec Léa Seydoux.
Olivier Assayas avait exprimé sa tristesse la semaine dernière : "Quand Luc a monté mon premier long-métrage, Désordre en 1986, il y avait déjà quatre ans que nous avions débuté notre collaboration avec mon court-métrage Laissé inachevé à Tokyo. Toute l'évolution de mon travail est déterminée par notre dialogue jamais interrompu, notre dernière conversation faisait suite à sa lecture du scénario de mon prochain film qu'il devait monter, comme tous les autres. Sans Luc je ne serai plus tout à fait la même personne, le même cinéaste, même s'il sera là, et tout ce qu'il m'a appris, chaque fois que je choisirai une prise, chaque fois que je couperai un plan ; et son absence restera intolérable."
Benoît Jacquot avait lui aussi partagé sa douleur : "Luc me fait penser à ces anatomistes de la Renaissance, dont l'art cherchait l'âme dans les corps qu'ils ouvraient. L'art de Luc, je l'ai connu avant de le connaître, lui, en personne, par les premiers films d'Olivier Assayas. J'étais très sensible à une justesse de ses coupes (comme des voix sont 'justes') exceptionnelles dans le cinéma français : interruptions, relances, ce qui fait respirer un film. (...) Sa disparition m'afflige, mais je suis heureux aussi, et fier, de l'avoir connu."
Chevalier dans l'Ordre national du mérite en 2011, Luc Barnier était le compagnon de la réalisatrice Liria Begeja (Change-moi ma vie).