La fin de campagne électorale pour la présidentielle suscite des crispations de tous les côtés et notamment dans les médias. Outre la suspension d'Audrey Pulvar par CNews pour son soutien à une pétition contre Marine Le Pen, l'humoriste Pierre-Emmanuel Barré a décidé de claquer la porte de France Inter, s'estimant censuré...
Comme il l'a révélé au journal Le Parisien, Pierre-Emmanuel Barré a choisi de démissionner de la radio publique pour laquelle il travaillait dans l'émission La Bande originale, animée par Nagui. Il met en avant le fait que sa chronique de mercredi 26 avril, qui devait porter sur le soutien à l'abstention et aux abstentionnistes, aurait été censurée. "Quand on me demande de ne pas faire une chronique, je démissionne. (...) Là, trente minutes avant ma chronique, ils n'étaient pas d'accord avec l'idée générale. Pourtant, j'ai fait bien pire. Mais tout le monde est tendu en ce moment. Tant pis, ça va me permettre de partir en vacances avant l'heure", a-t-il confié au Parisien, ajoutant qu'il ne comptait pas revenir sur sa décision.
La version des faits de Nagui, animateur et producteur de l'émission, est un peu différente mais il admet surtout son refus de dérouler le tapis rouge au Front national, qualifié grâce à Marine Le Pen, au second tour de l'élection présidentielle. "Sur le coup, je lui ai simplement dit qu'il n'était pas clair sur l'abstention. Qu'il casse Macron ou Le Pen, ok. Mais qu'il encourage l'abstention, c'est faire le jeu du FN. C'est ma responsabilité de producteur (...) Mais non, ce n'est pas de la censure, surtout par rapport à la vraie censure qui risque d'arriver si Le Pen passe", a confié Nagui. L'animateur affirme avoir finalement proposé à Barré de faire sa chronique ce jeudi 27 avril, précisant qu'il aurait ensuite personnellement encouragé les auditeurs à aller voter. L'humoriste a refusé, préférant la diffuser sur sa page Facebook où elle culmine déjà à plus de 4 millions de vues...
Cette polémique met France Inter dans l'embarras puisque la radio avait déjà été accusée par le passé, lors de l'éviction de Didier Porte et de Stéphane Guillon, de s'en prendre à la liberté de parole de ses chroniqueurs.
Thomas Montet