La note devient encore plus salée pour Radio France... Condamné à verser 212 000 euros de dommages et intérêts à Stéphane Guillon pour licenciement "sans causes réelles ni sérieuses", en janvier 2011, le groupe va devoir s'acquitter de 23 000 euros de plus ! Mardi 15 janvier, la Cour d'appel a en effet confirmé que l'éviction de l'humoriste était bien irrégulière, augmentant au passage les indemnités que Radio France doit verser à son ancien salarié, selon les avocats de ce dernier cités par l'AFP. C'est à titre de préjudice moral que le groupe devra verser 23 000 euros de plus. Selon Me Schnerb, l'avocat de Stéphane Guillon, la cour a ainsi "décidé de punir très sévèrement la censure."
Après avoir été condamné par le tribunal des prud'hommes à verser 212 000 euros à Stéphane Guillon, Radio France avait décidé de faire appel de ce jugement en avril 2011. "On ne va pas laisser le contribuable se faire plumer par Robin des bois", avait à l'époque estimé Jean-Luc Hess, président du groupe, qui doit aujourd'hui quelque peu regretter sa décision de faire appel. Remercié de France Inter en même temps que son confrère Stéphane Guillon, en juin 2010, l'humoriste Didier Porte avait également empoché 250 000 euros pour "licenciement abusif." Deux évictions qui auront coûté très cher à la radio...
Lorsque le Tribunal des prud'hommes avait rendu son jugement, Stéphane Guillon avait alors savouré sa victoire tout en regrettant l'attitude de Radio France : "En tant que salarié foutu dehors, je suis ravi de cette décision judiciaire. En tant que contribuable, je suis scandalisé qu'une société d'Etat ait préféré perdre autant d'argent et d'auditeurs pour faire taire un humoriste", avait lancé le mari de Muriel Cousin.
Connu pour ses chroniques acerbes et corrosives sur la classe politique, Stéphane Guillon n'avait pas hésité à lier son licenciement avec la nomination de Jean-Luc Hees à la tête de Radio France par le président Nicolas Sarkozy en 2009. Depuis, l'humoriste avait notamment publié un livre sur son éviction, intitulé Je me suis bien amusé, merci (Ed. du Seuil) et sorti en 2012.