L'affaire Palmade ne cesse d'évoluer. Huit jours après le terrible accident provoqué par Pierre Palmade , l'humoriste de 54 ans a été mis en examen ce vendredi 17 février pour homicide et blessures involontaires aggravées, sous usage de stupéfiants. Alors que le parquet avait requis son placement en détention provisoire, le juge des libertés et de la détention a finalement décidé de le placer sous contrôle judiciaire, avec assignation à résidence assortie du port d'un bracelet électronique. Une assignation à résidence fixée à l'hôpital Paul Brousse de Villejuif, dans son service d'addictologie. La durée de cette mesure a été fixée à 6 mois, révèle BFMTV ce samedi 18 février.
Le parquet a fait appel à cette décision et le dossier sera re-examiné dans les 10 jours à la Cour d'Appel de Paris, devant 3 magistrats.
La précision du lieu d'assignation à résidence à l'hôpital a toute son importance. Pour cause, cela signifie que, durant toute la durée du contrôle judiciaire, si Pierre Palmade doit sortir de l'hôpital où il est assigné, ses avocats seront dans l'obligation d'obtenir une modification de son contrôle judiciaire. En l'occurence, une modification du lieu d'assignation à résidence.
Si le juge des libertés et de la détention a considéré que les conditions de la détention provisoire n'étaient pas réunies, cette décision est toutefois "une mesure privative de libertés. Ce n'est pas une faveur", rappelait Maître David Curiel, avocat pénaliste au barreau de Paris dans les colonnes du Parisien vendredi 17 février 2023. En effet, si Pierre Palmade viole son hospitalisation forcée, ce sera la case prison. Mais pour les victimes, cela ne fait pas sens.
"Je trouve la décision du juge des libertés et de la détention très absurde. Cette personne a déjà eu plusieurs cas de toxicomanie et il n'a jamais eu la punition nécessaire. Aujourd'hui s'il continue de consommer de la drogue, de la cocaïne, de conduire une voiture et de commettre des meurtres de cette manière je trouve que l'État et sa justice ont un haut degré de culpabilité. L'État et la justice sont aussi coupables que lui", a confié le grand frère de Yakut, le conducteur gravement blessé lors de l'accident ce samedi 18 février. En colère, l'homme prénommé Engin parle au nom de la famille des victimes, qui ne se satisfont pas du traitement judiciaire du dossier, ainsi que par le collectif Justice pour les victimes de la route, dont la présidente Catherine Bourgoin était au micro de BFMTV ce samedi : "il a une banalisation de la délinquance routière, qui a été voulue ou pas voulue, je ne sais pas, mais on ne peut pas continuer comme ça (...) Tous les dix jours, c'est un Bataclan et personne n'en parle", s'est-elle indignée, demandant la reconnaissance d'un "homicide routier".