Le cinéma français n'est plus ce qu'il était. Depuis que Jean Dujardin, Michel Hazanavicius et Thomas Langmann sont partis à l'assaut des Etats-Unis et sont revenus avec cinq Oscars pour The Artist, les films français sont entrés pour de bon dans l'équation hollywoodienne.
Ce vif intérêt est confirmé par IndieWire et Variety, deux médias américains très informés qui dévoilent avant tout le monde - y compris la presse française - la première image de la comédie Populaire de Régis Roinsard. Au passage, ils révèlent que la Weinstein Company, charmée par les vingts premières minutes de la production désuette avec Déborah François et Romain Duris, a fait l'acquisition du film.
"L'atmosphère de Populaire rappelle vraiment les vieilles comédies classiques", déclarait David Glasser, associé des Weinstein, tandis que le Français Vincent Maraval de Wild Bunch ajoutait : "Le charme de Populaire vient de sa véritable nature de cinéma. Ça se passe dans un univers visuellement merveilleux."
À sept mois de la sortie française, la parade commence déjà. Car après avoir métamorphosé The Artist en machine de guerre hollywoodienne, le dieu Harvey Weinstein semble avoir flairé un potentiel similaire dans la comédie.
Populaire suit une jeune provinciale candide qui débarque dans une ville à la recherche d'un travail. Engagée comme secrétaire, elle attire bientôt l'attention de son patron, impressionnée par ses talents de dactylographe et persuadée qu'elle devrait se lancer dans les concours de vitesse. Le duo se lance alors sur les routes pour remporter les prix, et se rapproche du championnant à New York.
Sur la papier, Populaire partage avec The Artist son approche très visuelle de l'histoire, ainsi que son amour pour le cinéma américain d'antan. À l'écran, Bérénice Bejo et le directeur de la photo Guillaume Schiffman se chargent de concrétiser le lien évident entre les deux oeuvres.
Produit pour 14,7 millions d'euros, à peine moins que The Artist, Populaire sortira le 24 octobre. D'ici là, les paris sont ouverts.
Geoffrey Crété