Depuis qu'il est marié et père, le prince Albert II de Monaco, homme d'une nature pondérée et discrète, s'est très visiblement épanoui. Au point de partager avec plaisir son expérience personnelle et, même, d'en faire profiter d'autres personnalités de premier plan.
Quelques semaines après avoir prodigué, en tant que papa de jumeaux de 2 ans, ses conseils à George Clooney, qui découvre à 56 ans ce même bonheur spécial depuis quelques mois, le souverain de 59 ans s'est penché dans le cadre d'un entretien avec l'hebdomadaire américain People sur la love story du prince Harry et de l'actrice américaine Meghan Markle.
Etant lui-même l'enfant d'une icône du cinéma, Grace Kelly, qui a épousé un prince, Rainier III, et abandonné sa carrière d'actrice, le prince Albert a forcément un regard particulier sur cette belle histoire d'amour qui a réussi à résister, depuis un an maintenant, à une colossale pression médiatique. Les tourtereaux "font plutôt du bon boulot jusqu'à maintenant", salue le chef d'Etat, parfaitement conscient de la difficulté de faire entrer dans la sphère royale quelqu'un d'étranger à ce monde, avec ses codes et sa surexposition. "En particulier dans la famille royale britannique, qui est scrutée par les médias comme aucune autre", souligne-t-il au passage.
Le souverain monégasque parle en connaissance de cause : comme il le reconnaît lui-même, l'expérience est loin d'avoir été aisée, en son temps, pour son épouse la princesse Charlene, dont l'adaptation à sa nouvelle vie s'est avérée délicate et qui a malgré elle prêté le flanc à de cruelles rumeurs, lesquelles ont culminé au moment même de leur mariage, en juillet 2011. Alors, Albert prévient Harry et - surtout - Meghan, pour le moment assez protégée : si le couple "semble rencontrer beaucoup de succès pour l'instant", "elle devra tôt ou tard faire face à l'offensive pleine et entière" de la presse. "Je ne peux pas imaginer comment ça va se passer pour eux, pour elle. Etre une actrice, d'une certaine manière, vous prépare un peu, dit-il en faisant allusion à sa défunte mère, mais rien ne peut vraiment vous préparer au rythme permanent auquel ça va. Particulièrement de nos jours où le rythme a tant changé. C'est dur à gérer pour n'importe qui. C'était dur à gérer pour Charlene. J'ai du mal à imaginer la différence, maintenant, avec l'accélération des informations et des médias sociaux."
Il développe un peu plus sa pensée sur ce point, estimant que, si sa mère affirmait qu'"être actrice vous familiarisait un peu à la presse", la presse était toutefois "un peu plus respectueuse en ce temps-là" et a, depuis, "changé". Notamment les photographes de presse, glisse-t-il. "Maman nous a enseigné qu'il faut faire tout notre possible pour protéger notre vie privée. Mais vous devez aussi faire face à la presse à certains moments. Quand nous partions en vacances en famille, nous prenions une heure au matin du premier jour pour les photographes. Nous leur donnions cette heure et en contrepartie ils nous laissaient tranquilles pendant nos vacances", se remémore-t-il encore. Un procédé qui continue aujourd'hui de régir les rapports entre les médias et la plupart des monarchies européennes (Espagne, Scandinavie...). "Leur donner un peu de temps semblait fonctionner, à l'époque. Peut-être que ça continuera", conclut Albert.
Au final, considérant qu'Harry et Meghan, bien que cernés par les rumeurs de fiançailles prochaines, "s'en tirent bien pour le moment", le prince Albert n'a "qu'un seul type de conseil à leur offrir" et se rabat sur un adage typiquement britannique : "Keep calm and carry on [Restez calmes et continuez]."
Ce mercredi 26 juillet 2017, le prince Albert de Monaco est en visite privée en France, au duché d'Uzès, pour un dîner et un concert à l'invitation de Jacques de Crussol, 17e duc d'Uzès, premier pair de France.