Pour la promenade en barque en amoureux, il va falloir repasser : ce week-end, c'est sans Kate Middleton, enceinte de leur deuxième enfant et assignée à résidence à Kensington Palace par les symptômes violents de sa grossesse, que le prince William se déplaçait à Malte.
Remplaçant son épouse au pied levé, le duc de Cambridge se devait d'être au summum de sa forme pour pallier l'absence de la duchesse et faire oublier aux Maltais leur déception, eux qui s'étaient préparés depuis plusieurs semaines à la recevoir en représentation de la reine Elizabeth II dans le cadre du cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'archipel, en 1964, devenu ensuite une République, en 1974. Kate elle-même a dû renoncer à contrecoeur, n'annonçant sa défection, sur avis médical, qu'au tout dernier moment. Sa venue à Malte aurait en effet dû constituer sa première mission internationale en solo.
Accueilli très chaleureusement dans sa résidence officielle du palais Saint-Antoine, dans la capitale La Valette, par la présidente Marie-Louise Coleiro Preca, qui s'est immédiatement enquise de la santé de la duchesse, le prince William lui a confié qu'elle allait "couci-couça" et qu'elle était "vraiment triste de ne pas être là". Et d'ajouter, avec son sens de l'humour bien affûté : "Malheureusement, vous m'avez moi." Son interlocutrice rectifia illico : "Heureusement." Détendus, ils ne se sont pas arrêtés en si bon chemin... Lorsque la présidente Coleiro Preca a invité le duc de Cambridge à venir avec son fils le prince George la prochaine fois, celui-ci a répliqué, dans la lignée de ses précédents commentaires sur son bulldozer de petit garçon : "Malte risquerait de ne pas survivre à bébé George. Il y a un tas d'objets précieux, ici", a-t-il dit en observant la pièce richement ornée du palais où il se trouvait au moment de cet entretien, qui a duré une vingtaine de minutes. Mais plus tard, lorsque le Premier ministre lançait à son tour l'invitation, en disant que sa fille adorerait jouer avec Georgie, il ne fermait pas la porte, au contraire.
Trêve de plaisanteries, le prince William, venu célébrer l'indépendance de Malte acquise le 21 septembre 1964 après 150 ans dans le giron de l'empire britannique, a expliqué avoir questionné sa grand-mère Elizabeth II, toujours reconnue par ce pays du Commonwealth, sur l'histoire du lieu, où elle passa du temps entre 1949 et 1951. Après avoir reçu plusieurs cadeaux (une table de jardin traditionnelle, qui ira très bien à Anmer Hall, et une croix de Malte en or pour le prince George), il a planté un grenadier dans le parc de la résidence présidentielle, puis a entamé son programme de visites. Inaugurant une plaque en marbre marquant son passage, il a demandé malicieusement s'il avait fallu la refaire, suite à la défection de son épouse. Il a ensuite observé une reconstitution historique spectaculaire sur la place Saint-George, mettant en scène le grand bailli de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et ses chevaliers. À la bibliothèque nationale de Malte, le duc de Cambridge a pu découvrir des lettres de ses aïeux Henri VIII et George II.
Dimanche 21, le prince William débutait sa journée par un service religieux consacré à la fête de l'indépendance en la cathédrale Saint-Jean, décorée d'oeuvres du Caravage réalisées spécialement par le maître, qui vécut une partie de son exil à Malte. Puis, après la visite d'un centre d'aide aux habitants d'un quartier défavorisé, il s'est régalé en disputant (et en remportant) une partie de baby-foot avec des jeunes surpris de ses talents pour cette discipline, et une autre sur Xbox. Fan d'Aston Villa, c'est sous les couleurs du Milan AC, et contre le Real Madrid, qu'il a évolué manette en main. Et face à une jeune auxiliaire de puériculture en formation de 17 ans, il a lancé, alors qu'il songe déjà à recruter une nounou professionnelle pour la naissance de son deuxième enfant : "Vous pouvez venir faire un peu de baby-sitting pour moi. George est très actif, ils sont très turbulents à cet âge-là." Parlant d'examens avec la même jeune femme, il lui a confié que lui-même en avait 14 à passer d'ici Noël - s'agissant de la formation de pilote d'hélicoptère-ambulance qu'il commence.
Le visiteur britannique s'est ensuite dirigé vers Birgu, juste en face de La Valette, où il a admiré un spectacle de danse traditionnelle proposé par des femmes en costume de l'île de Gozo. Après un passage par l'église Saint Lawrence, il est descendu vers la marina et a embarqué pour faire un tour dans la rade à bord d'un petit bateau à rames, le Saint Angelo. Celui que sa grand-mère avait emprunté en... 1949. Une garden party parachevait sa visite officielle, avant de retrouver sa Kate en petite forme.
À noter que son frère le prince Harry était lui aussi en déplacement ce week-end, présent au mariage d'un ami en Italie, à l'instar de sa cousine Beatrice d'York et Pippa Middleton.