Il y a fort à parier que l'Opéra de Sydney soit, dans la vie de la princesse Mary de Danemark, un point de repère précieux, une balise symbolique. D'abord parce que l'édifice, icône des antipodes, est comme un phare de sa terre natale, lointaine depuis qu'elle vit en Scandinavie. Ensuite, parce qu'il a été érigé non loin du bar (Slip Inn) où elle fit la connaissance, il y a un peu plus de 13 ans en marge des Jeux olympiques, de l'homme qui allait changer sa vie et faire d'elle, native de Hobart en Tasmanie, une princesse nordique. Enfin, parce que le monument à la silhouette singulière matérialise, d'une certaine manière, sa double identité : monument australien connu dans le monde entier, il est l'oeuvre d'un architecte danois, Jørn Utzon...
L'Opéra de Sydney occupe d'ailleurs une place centrale dans la visite officielle que la princesse Mary et son époux le prince héritier Frederik de Danemark ont entamé le 24 octobre 2013 dans la mégalopole australienne, consacrée notamment à la célébration du 40e anniversaire de l'édifice, achevé en 1973 après 14 ans de travaux (pour un budget pharaonique) et sans son créateur (Uton avait quitté le navire en 1966 en raison de différends), puis inauguré le 20 octobre de la même année par la reine Elizabeth II.
Précédée par sa réputation et sa popularité, qui lui ont notamment valu en septembre un article élogieux du Sydney Morning Herald à propos de son élégance (bien plus moderne que celle de Kate Middleton malgré leurs dix ans d'écart), la princesse Mary a eu droit à un accueil vibrant de ses ex-compatriotes, à l'entame de sa visite avec son conjoint jeudi matin. Confiant au passage aux médias présents combien les incendies dévastateurs survenus en Australie les avaient préoccupés et adressant leur soutien aux victimes comme aux pompiers, Mary et Frederik ont eu l'occasion de visiter l'Opéra en compagnie de Jan Utzon, fils de l'architecte, aujourd'hui décédé. "Il serait très fier. Je sens que son esprit est avec nous dans l'Opéra, le plus important accomplissement de sa vie", a-t-il témoigné tout en flattant le lien fort entre le Danemark et l'Australie. Un lien qui s'exprimait aussi dans l'admiration du public pour le couple princier : "Ça fait quelque chose. Les danois les admirent. Ils les protègent, les observent comme des modèles, il y a peu de gens au Danemark qui sont contre la monarchie", avançait un père de famille presque ébahi.
Même frénésie collective le lendemain, lorsque la princesse Mary de Danemark se présentait à l'école publique Five Dock, après avoir un peu plus tôt lancé à l'Opéra un programme d'échanges étudiants dans le domaine du design et inauguré une boutique de joaillerie Ole Lynggaard sur Market Street, lors d'une réception en présence des soeurs de la princesse, Patricia Bailey et Jane Stephens. En soirée, Mary avait l'occasion d'éblouir en robe de gala pour le vernissage d'une exposition de design à l'Opéra. Pour son 40e anniversaire, placé sous le patronage du couple princier danois, un concert aura lieu dimanche, marqué par un discours de la princesse Mary.