Dans la jungle policée des prix littéraires, pour la plupart remis en automne, le prix Anaïs Nin fait figure d'exception. Créé cette année par les romancières Nelly Alard et Capucine Motte, il est orienté vers le monde anglo-saxon et vise à promouvoir les auteurs français à l'étranger. Son jury est composé d'auteurs mais également d'agents anglais et américains, lesquels ont choisi de distinguer la pertinente Virginie Despentes pour Vernon Subutex, 1 qui vient de paraître chez Grasset.
Lundi 26 janvier, Nelly Alard et Capucine Motte remettaient le premier prix Anaïs Nin à la romancière devenue célèbre en 1993 avec son roman coup de poing Baise-moi. Vernon Subutex raconte l'histoire d'un disquaire qui se retrouve à la rue. Dans ses bagages, la dernière interview d'une star de la chanson qui vient de passer l'arme à gauche dans la baignoire d'un hôtel quelconque. Vernon crèche alors chez d'anciennes connaissances, l'occasion pour l'auteure de dresser les portraits de quadragénaires d'aujourd'hui... Des portraits souvent drôles mais assez implacables. Un rockeur, ça vieillit assez mal sous la plume de Despentes. Et ces quelque 397 pages parues chez Grasset ne sont que le premier volet du grand roman de Virginie Despentes. La romancière, qui s'est confiée avec beaucoup de sincérité dans les récentes et passionnantes interviews qu'elle a accordées, évoquant son combat il y a quelques années contre l'alcool ou son homosexualité, reçoit un chèque de 3 000 euros et verra le premier tome de son Vernon traduit en anglais.
Pour assister à son sacre, de nombreuses personnalités de l'édition et des auteurs comme David Foenkinos, Gonzague Saint Bris, Patrick Poivre d'Arvor, Jean-Marie Rouard de l'Académie frnaçaise, l'éditeur Jean-Paul Enthoven, la romancière Tatiana de Rosnay, la comédienne Gabrielle Lazure et François Sarkozy, frère de l'ancien président. Pierre Bontemps, dont la société Coriolis soutient le prix Anaïs Nin, était là ainsi que Suzanna Flammarion, Chrystele Gozlan et Alexandre Devals, le prince Jean-Barthélémy Bokassa, Olivier Nora (patron de Grasset), Patricia d'Arenberg et beaucoup d'autres. Tous étaient chaleureusement reçus par Benjamin Patou au Victoria 1836, son restaurant près de l'Etoile et entièrement décoré par la talentueuse Sarah Lavoine.
Âgée de 45 ans, Virginie Despentes avait déjà été célébrée pour son précédent roman. En 2010, Apocalypse bébé recevait le prestigieux prix Renaudot.