C'était le kiné préféré des stars. Habitué des plateaux télé durant les années 80/90, auteur de nombreux best-sellers, Pierre Pallardy a pourtant quitté les paillettes depuis bien longtemps. Désormais, c'est dans la rubrique faits divers qu'on le retrouve malheureusement puisqu'il est accusé de multiples viols et agressions sexuelles commis sur d'anciennes patientes. Et son procès, qui avait débuté mardi devant la cour d'assises de Paris, vient d'être interrompu après un malaise de l'accusé.
Alors que se poursuivait le procès de Pierre Pallardy lors de cette matinée du vendredi 4 octobre, il a été stoppé. La faute à un malaise de l'accusé, âgé de 72 ans, juste après l'audience, comme l'a indiqué son avocat Me Hervé Témine à l'AFP. Aidé par les gendarmes du Palais de Justice, l'ex-ostéopathe n'a cependant pas voulu être transporté aux urgences et a signé une décharge, avant de se rendre à l'hôpital Georges-Pompidou où il a subi des examens. Malgré ce coup dur, "il est désireux de pouvoir reprendre le cours du procès", prévu pour durer jusqu'au 18 octobre, selon son avocat.
Accusé de viols et d'agressions sexuelles sur 18 de ses anciennes patientes, dont seize se sont portées partie civile, Pierre Pallardy a nié en bloc durant les premiers jours du procès. Ce dernier maintient que ses gestes ont été mal interprétés et dément avoir pu commettre des actes "ignobles", plaidant une "énorme confusion". Pourtant, le récit très détaillé des plaignantes fait froid dans le dos. Une quadragénaire, qui l'avait dénoncé en 2006, déclenchant une enquête débouchant sur 19 cas, raconte ainsi comment son deuxième rendez-vous a dégénéré. "Il m'a dit qu'il allait vérifier si je n'avais pas un cancer des ovaires. Il a baissé ma culotte, du coup je l'ai cru. Il a touché mon clitoris, a mis ma main sur ses parties, il s'est déshabillé et a fini sur la table", explique-t-elle à la barre, avant qu'une autre ex-patiente raconte comment il a "éjaculé" sur elle en tentant de la pénétrer.
D'autres anciennes patientes évoquent également le comportement et les méthodes peu orthodoxes de Pierre Pallardy, que ce soit dans son luxueux cabinet du 16e arrondissement ou son hôtel particulier de Saint-Martin-de-Ré. Agnès R., citée par France Dimanche, explique par exemple comment il n'hésitait pas à l'embrasser sur la bouche ou l'appeler "mon petit coeur". L'une d'entre elles, anorexique et fragile psychologiquement, s'est même suicidée à l'âge de 25 ans en mars 2008. Elle l'avait accusé de lui avoir proposé de devenir son "initiateur sexuel" et qu'elle lui fasse une fellation. "Cet homme profitait de son aura médiatique et de son statut médical pour se comporter comme un véritable gourou", explique Me Louis Balling, avocat de deux des quatorze parties civiles, dans Le Parisien magazine.
Osthéopate du "tout-Paris", invité régulier de l'émission Gym Tonic sur Antenne 2, celui qui dit avoir soigné Pablo Picasso, Marcel Dassault ou encore Dominique de Villepin et pose même en couverture de Elle avec sa femme Florence en 1981 voit son destin basculer une première fois en 2004 lorsqu'une première patiente dénonce des attouchements répétés. Mais la plainte est classée sans suite. Deux ans plus tard, un juge le met toutefois en examen à la suite d'une deuxième plainte et il est placé sous contrôle judiciaire, ce qui lui interdit d'exercer. Depuis, il continue de nier haut et fort être l'auteur de tels actes. Reste à savoir s'il arrivera à convaincre la justice...
Pierre Pallardy reste innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de ces accusations qui l'ont renvoyé devant la cour d'assises.