Une manière de communiquer surprenante, c'est ce que rappelle encore Pascal Praud, ce vendredi 20 septembre, dans L'Heure des Pros alors qu'il y reçoit l'avocate Maître Nadia El Bouroumi. En peu de temps, elle est devenue celle que tous les médias s'arrachent. Tous veulent comprendre, tous s'interrogent sur cette façon de s'exprimer sur l'avocate durant ce procès historique des viols de Mazan. Le Monde la qualifie de "bruyante figure de proue de la défense". Dans ce procès hors-norme, où 51 hommes sont jugés pour avoir violé dans son sommeil Gisèle Pelicot, sous soumission chimique, l'avocate de la défense Nadia El Bouroumi se montre particulièrement active sur ses réseaux sociaux. Lorsque face caméra, chez elle, au volant de sa voiture ou à la sortie de la cour d'assises, elle relate les faits à sa manière, cela surprend.
Ce matin, dans L'Heure des Pros, elle a été interrogée sur ce choix de communication. Celle qui bouscule les codes assume ses vidéos et regrette que certains de ses propos dans les médias ont été "déformés". Puis, elle rappelle qu'à la moindre question à madame Pelicot, les avocats sont rapidement qualifiés d'"irrespectueux". "J'ai été victime d'insultes, d'humiliation, j'ai des enfants, rapporte alors l'avocate, et personne n'en parle de ça. Donc effectivement la seule réponse que j'ai donnée c'est avec beaucoup d'humour en disant qu'on ne me musèlerait pas et qu'il faudrait se lever tôt pour arriver à me museler."
À propos de la "mise en scène", qui peut surprendre, comme mentionné par Pascal Praud, Maître Nadia El Bouroumi précise que cela fait 5 ans qu'elle partage de la sorte son quotidien d'avocate avec ses abonnés. À ce jour, la femme de loi est suivie par près de 50 000 abonnés sur le réseau social. "Le procès Pelicot va cristalliser quelque chose qui existe, je ne suis pas la seule avocate nous sommes plusieurs avocats. Le problème c'est que quoi que l'on fasse, le regard est chirurgical, le regard est agressif et violent, donc j'ai simplement expliqué un problème juridique dans le dossier à savoir la soumission chimique", a-t-elle tenu à répliquer.
Elle a également tenu à préciser que madame Pelicot bénéficiait d'un relai des plus importants dans les médias. Elle tient donc à se saisir de son compte Instagram pour partager son quotidien juridique à l'occasion de ce procès hors norme. Le conseil y raconte le procès avec détails, et se lance même parfois dans des moments humoristiques comme lorsqu'elle reprend Wake me up before you go go, en référence directe avec l'affaire de soumission chimique. Ses quelque 20 stories par jour interrogent de nombreux suiveurs de procès quant à la déontologie. Une défense donc mais surtout une forme de communication moderne et bien à elle, qui n'a pas fini de faire du bruit.
Associée fondateur du cabinet Praeteom, celle qui est déjà grand-mère, a arrêté ses études à la naissance de sa deuxième fille en 2001. Avant de finalement les reprendre. Sans baccalauréat en poche, elle suivra parallèlement à son activité professionnelle, en cours du soir, la formation DAEU (Diplôme d'Accès aux Etudes Universitaires) au sein de l'université d'Avignon, comme le mentionne son portrait sur le site du cabinet. Elle finira par prêter serment en décembre 2008. Après dix ans en tant qu'associée, elle fonde son propre cabinet d'avocats Praeteom. Sur Instagram ce jour, elle a partagé une vidéo afin de remercier ses soutiens, face aux nombreuses critiques, et attaques acerbes, misogynes et fortes d'un mépris de classe, dont elle fait l'objet.