Maestro bricolo faiseur de rigolo-pop et autres bizarreries addictives, Boogers est décidé à faire les choses proprement. Pardon : aussi proprement que possible.
C'est en tout cas ce qu'indique la pochette de son nouvel album, As clean as possible (disponible et indispensable), et ce que n'indiquent pas les premières mises en scène de ce génial inventeur, que nous vous dévoilions en détaillant le bric-à-brac magique de l'opus.
Force est de concéder, preuve à l'appui, que Boogers a fait un peu de ménage : si c'est au beau milieu d'une casse, ferraillant sur de vieux tacots et piétinant la bouillasse, que l'artiste présentait son single I Lost my lungs, il a désormais trouvé un espace fumeur décent, dans un quelconque hall de gare, d'aéroport ou de nulle part, pour un nouveau clip à savourer ci-dessus.
I Lost my lungs, une "stupid song about nothing" (selon la formule du premier titre de l'album) parmi tant d'autres, terriblement bien troussée et inestimablement catchy... comme tant d'autres, ne se résume pas à un bijou d'inventivité sonore et visuelle : son contenu, apologie désopilante du tabagisme digne de figurer sur la bande originale de l'excellent Thank you for smoking, et résumée dans la jovialité du refrain ("I lost my lungs in a smoking area" - "j'ai perdu mes poumons dans une aire fumeurs").
Roi de la bricole mélodique et de la trouvaille sonore, qui fait naître de l'inconcevablement foutraque la chimie de ses imparables tracks, Boogers n'a pas fini de nous surprendre et de nous rendre accros. D'ailleurs, cette ancienne voix de Radio Béton peut se féliciter d'être au top de la playlist Ferarock, classement des morceaux les plus joués sur une sélection de nombreuses radios indépendantes.
A découvrir sur scène à Paris les 7 et 16 avril, à la Maroquinerie et à la Bellevilloise.
G.J.