L'entraîneur de tennis Régis de Camaret, accusé de viol par d'anciennes joueuses, pourrait finalement être renvoyé devant la justice pour ce délit. Selon l'AFP, la cour de cassation a annulé mardi une décision de la cour d'appel d'Aix-en-Provence qui lui évitait tout procès.
Régis de Camaret est accusé de viol par d'anciennes élèves dont l'ancienne joueuse de haut niveau Isabelle Demongeot. Il aurait commis ces viols sur mineurs entre 1977 et 1989 alors qu'il dirigeait le centre d'entraînement des Marres à Saint-Tropez. Mis en examen, il est écroué du 15 février au 1er juin 2007.
À l'issue de l'enquête et la prononciation d'un non-lieu partiel, la cour d'appel requalifie les faits en "agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans". Une agression sexuelle est un délit couvert par la prescription : Régis de Camaret, qui avait pourtant reconnu une partie des faits, obtient un non-lieu. Le parquet général se pourvoit en cassation dont la décision, rendue aujourd'hui, relance l'affaire.
La cour de cassation estime que la cour d'appel aurait dû "rechercher s'il existait des charges suffisantes à l'encontre du mis en examen d'avoir commis les faits dénoncés". Le dossier est désormais renvoyé entre les mains de la cour d'appel de Lyon pour un nouvel examen. Son travail sera de déterminer si les plaignantes - Karine Pomares et Stéphanie Carrouguet, qui se sont portées parties civiles - ont été victimes d'une agression sexuelle ou d'un viol. S'il s'agit d'un viol, donc d'un crime, les faits pourraient ne pas être couverts par la prescription et Régis de Camaret serait alors jugé aux assises.
À cette affaire, déjà bien compliquée, s'est ajouté une affaire de diffamation. L'ex-numéro un du tennis français Nathalie Tauziat avait attaqué pour diffamation trois anciennes joueuses qui avaient porté plainte pour viol contre Régis Camaret. Les plaignantes avaient insinué dans les médias que Nathalie Tauziat avait eu vent des faits reprochés à Camaret en 1989 et n'avait rien dit. Camaret et Tauziat avaient été associés dans un club de tennis de Capbreton dans les Landes. En novembre 2010, Nathalie Tauziat est déboutée par la cour d'appel de Paris qui confirme une décision rendue l'année précédente la condamnant à verser 2 500 euros de dommages et intérêts aux trois joueuses pour procédure abusive.
Jusqu'au jugement définitif de cette affaire, Régis de Camaret est présumé innocent des faits qui lui sont reprochés.