Purepeople : Vous attendiez-vous à revenir dans la série ?
Samantha Rénier : Un peu oui. La production m'avait fait part de cette probabilité puisque les enfants de Pauline restaient à Sète. Je ne savais pas vraiment quand elle reviendrait ni avec quelles intentions. Quand on m'a rappelée pour une deuxième arche scénaristique, j'étais hyper contente. Mais je vous avoue que je m'attendais à un retour plus pérenne ! En découvrant les intentions de mon personnage quinze jours avant le tournage, j'ai eu un peu de mal à assumer...
Peut-on envisager un avenir sain pour Pauline Molina ?
A part coller une bombe atomique sur Sète, je ne vois pas ce qu'elle pourrait faire de pire ! J'aimerais beaucoup envisager son retour, mais ça ne m'appartient plus. Ça sera en fonction de la chaîne, des besoins scénaristiques de la série. Ça serait chouette qu'on la découvre sous une autre facette.
Comment vivez-vous ce rôle de "grande méchante" de Demain nous appartient ?
Être détestée, c'est intéressant à jouer ! Mais ça n'a pas été évident. Je savais que Pauline allait s'en prendre à des personnages adorés du public. En l'incarnant, en la construisant, j'ai été touchée, je la comprenais. Je n'avais jamais joué une méchante. Les spectateurs ont fini par faire la part des choses. J'ai eu des retours très touchants. Au fur et à mesure, ils me disaient : "Woaw, on la déteste, mais c'est parce que vous la jouez à merveille." Ça m'a rassurée !
Vous avez dû en remettre certains à l'ordre...
Je n'étais pas du tout habituée à l'exercice des réseaux sociaux. À l'époque de Famille d'accueil, par exemple, je n'ai pas connu ça. Au début, je répondais carrément en disant qu'il ne fallait pas faire l'amalgame avec mon personnage. Il y a toujours des gens maladroits qui débordent un peu, qui disent "Ha, elle a bien la tête de l'emploi". Ça m'a fait un peu peur, j'ai trouvé ça dur. Puis j'ai arrêté de lire. Et en fin de compte, c'est devenu cool, encourageant. La plupart font le distinguo entre le personnage et la comédienne.
Vous arrive-t-il d'être reconnue dans la rue ?
Mais ça n'arrête pas ! C'est incroyable la portée de cette série. Récemment, j'ai tourné dans Jacqueline Sauvage, on a fait 10 millions de téléspectateurs. Ce n'est pas pour autant qu'on me reconnaissait. Mais là ! Encore hier dans le train, avec mon fils, un jeune homme est venu me voir pour me dire : "Mais vous êtes Pauline Molina ! C'est incroyable !"
Quels sont vos rapports avec les acteurs que vous martyrisez à l'écran ?
Avec Anne Caillon, on en rigole beaucoup. Je n'arrêtais pas de lui dire "Ils ne vont pas réussir à nous faire nous fâcher. Ils auront beau continuer à nous faire dire des choses horribles, on ne se fâchera pas". C'est une super partenaire. Quand elle est à Paris et que je passe dans son quartier, on va boire des cafés. Sur ce tournage, on a un peu l'impression d'appartenir à une troupe théâtrale, tout le monde se soutient. Chacun met son ego de côté, on n'a pas le temps pour ça.
Et vos enfants de fiction, Clémence Lassalas et Martin Daquin ?
On s'appelle régulièrement ! Martin est adorable, on s'envoie souvent des petits messages. Clémence est une très belle comédienne. Elle est d'une grande maturité pour son âge. Son personnage a évolué d'une façon formidable. Les gens la voyaient comme une petite peste, pourrie gâtée. Là, avec sa mère mal en point et son frère qu'elle surprotège, qu'elle prend à bras le corps, on la voit sous une autre facette. Elle aimait beaucoup ça, jouer la peste, cela dit...
Toute reproduction interdite sans la mention de Purepeople.com. Propos recueillis par Yohann Turi.