Après l'élimination d'Aubin la semaine passée, c'est un autre aventurier de Koh-Lanta, Les 4 Terres qui a plié bagage. Il s'agit de Sébastien, le Sudiste de l'équipe rouge menée par Bertrand-Kamal. Son incompréhension lors du conseil, l'éloignement avec ses filles, sa séparation amoureuse avant le grand départ ou encore sa perte de poids bluffante, l'Ardéchois de 38 ans se livre lors d'une interview accordée à Purepeople.com.
Comment avez-vous vécu votre élimination ?
Archi mal ! Je me suis pris un gros uppercut dans la mâchoire, je suis resté un peu K.O. Je ne m'attendais vraiment pas à ce que mon nom tombe pendant ce conseil. J'étais sonné, clairement.
Comprenez-vous que vos camarades votent contre vous ?
Non, je ne comprends pas. Sur le coup, je pensais avoir fait mes preuves. Je les ai chéris comme un vrai bon père de famille. Je me démenais énormément sur le camp, j'ai apporté toute ma force, ma gentillesse, mon dévouement. En dehors de la vie sur le camp, sur les épreuves aussi, j'ai essayé de tout donner. Donc, je ne me sentais pas en danger. Ça fait toujours mal d'être trahi par sa propre famille.
D'après vous, pourquoi vous ont-ils éliminé ?
Personnellement, je pense qu'il y avait une envie d'éliminer du Bleu. Mathieu, l'élément fort des Bleus, était parti. La semaine dernière, Aubin a été éliminé. Est-ce qu'ils ont voulu continuer à affaiblir cette équipe ? Je ne sais pas... Il y a des alliances qui se créent avec certains leaders... Je ne sais pas, en fait, les vraies raisons.
Certains vous ont reproché votre manque de sincérité envers Fabrice, votre ami d'aventure, que vous avez envisagé d'éliminer...
C'est vrai que le fait d'avoir donné le nom de Fabrice, c'était voir plus loin. Après, il y avait une alliance qui était visible. Il y avait deux options. Voter au mérite et donc éliminer Marie-France. Ou alors stratégiquement pencher vers Fabrice. Mais j'ai vite compris qu'il fallait mieux passer dans la valeur humaine et laisser la stratégie de côté. C'est pour ça que je n'ai pas voté contre Fabrice au conseil.
Ava a versé quelques larmes lorsque vous avez été éliminé... Quelle relation entretenez-vous avec elle ?
Je viens de raccrocher avec elle (rires). C'est ma petite soeur d'aventure. Avec Fabrice, on a tous les trois les mêmes valeurs sur cette édition de Koh-Lanta. La valeur travail, la valeur humaine, nous est propre. On travaille énormément pour s'en sortir. Du premier au dernier jour, Ava est restée à mes côtés. C'est une personne que j'apprécie énormément.
Qu'est-ce qui a été le plus dur pour vous sur le camp ?
Le manque des proches est vraiment perturbant, même si avant de partir je m'étais donné comme objectif de ne pas être trop sensible. J'ai deux petites filles, je me suis séparé de mon ex-compagne peu avant le départ pour les Fidji. Savoir mes filles, qui sont mon sang, ma chair, à 7000 kilomètres de l'île c'est émouvant, on y pense assez souvent. Il y avait autre chose de pas facile, c'était de rester en retrait, de ne pas être soi, pour éviter de dévoiler toutes ses cartes. J'ai un tempérament assez vif, assez grande gueule, donc me tempérer, me contenir, garder mon sang-froid a été assez difficile pour moi.
Comment avez-vous réagi en vous regardant dans le miroir après le jeu ?
Ça a été un choc ! J'ai perdu 8 kilos. Je m'étais préparé au niveau physique et sportif. Mais c'est vrai que de se voir aussi amaigri... Là, quand je regarde les épisodes à la télévision, c'est hallucinant ! Ça change énormément. Les gens qui me connaissent comprennent que Koh-Lanta, ce n'est pas pipé. C'est vraiment de la survie, de la faim. L'organisme en pâtit, c'est réel.
Quel a été votre premier geste au retour ?
J'ai réuni toutes les personnes que j'aime autour de moi. J'ai voulu leur expliquer certaines choses. On veut parler, mais on ne peut pas... Alors on essaye par des sourires, des regards, d'expliquer qu'on a souffert pendant cette période et qu'on a beaucoup pensé à eux.
Comment avez-vous géré l'éloignement avec votre famille ?
J'ai essayé d'y penser le moins possible et de me focaliser sur la survie. Pendant les épreuves, on n'y pense pas, car on est concentré. Et sur le camp, je ne suis pas d'un tempérament passif à rester sur le sable. Donc je m'active pour moi et pour les autres en cherchant de la nourriture ou du bois, améliorant nos conditions. Ça m'a permis de m'éloigner, de m'échapper, de rêver, mais aussi de profiter des magnifiques paysages que je ne connaissais pas. J'ai pu mettre mes petites filles de côté pour ne pas avoir trop de chagrin.
En avez-vous voulu à Hadja de ne pas s'être donnée à fond lors de l'épreuve de confort qui aurait pu vous permettre d'échanger avec vos proches par téléphone ?
J'en veux à Hadja, oui et non. Il faut voir plus loin. Koh-Lanta reste un jeu. Ce n'était qu'une épreuve de confort, ça ne servait à rien de remuer tout ça et créer des conflits. On savait que l'épreuve d'immunité arrivait, on avait juste pour but de la gagner.
Koh-Lanta a changé quelque chose dans votre vie ?
Ça a changé énormément de choses dans ma vie. Ça m'a fait réfléchir sur notre quotidien, sur toutes les choses qui nous entoure dont on n'a pas forcément besoin. Quand on voit comment vivent les membres des tribus autochtones, eux ont le sourire. Donc on se remet en question, on fait le point sur sa vie. C'est un grand moment.
Juste avant de partir, vous vous êtes séparé de votre compagne...
Tout va bien avec la maman de mes filles, ça se passe très très bien. On a même regardé des épisodes ensemble. On s'aime, on s'aime moins, c'est la vie. Comme dans Koh-Lanta, on gagne, puis on perd. Koh-Lanta n'est pas lié à ma séparation. L'aventure, c'est un rêve de gosse, je suis un homme de la survie. C'est ma passion, je vis dans la forêt.
On vous reconnaît en Ardèche ?
Je passe le plus clair de mon temps dans la nature, donc je ne suis pas amené à rencontrer énormément de monde. Mais quand j'accompagne mes filles à l'école de mon petit village de 7000 habitants, on me reconnaît. Et ça fait énormément plaisir qu'on me dise que je représente les belles valeurs de la région.
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