En pleine promotion de son nouvel album, Serge Lama a eu la douleur de perdre celle qui partageait sa vie depuis plus de quarante ans, Michèle. Emportée par un AVC foudroyant à l'âge de 71 ans, la muse et épouse du chanteur est morte le 25 octobre à son domicile de Romilly-du-Perche. Elle était mère de deux fils, Nicolas, issu d'une précédente union, et Frédéric (35 ans), né de ses amours avec Serge.
Dans un entretien accordé cette semaine au magazine Paris Match, Serge Lama s'est longuement remémoré leur rencontre, leurs années bonheur et leur équilibre familial. L'artiste avait rencontré sa femme en 1969 et l'avait épousée en 1991. "Elle était à la fois ma femme, ma mère et ma meilleure amie. Je lui avais aussi confié toute la gestion matérielle de ma vie", explique-t-il.
Au cours des dernières années, la relation entre les deux époux s'est toutefois "transformée", comme le confie pour la première fois le chanteur. "Depuis quinze ans, notre amour s'était transformé en tendresse, mais il était hors de question de divorcer, tant nous tenions à notre lien indéfectible. Nous déjeunions ensemble au moins une fois par semaine et continuions de partager des week-ends, les anniversaires, Noël et tous les événements familiaux. Progressivement, elle était devenue une mère et mes histoires d'amour n'étaient plus source de souffrance pour elle", révèle-t-il.
Je l'ai beaucoup aimée, mais je l'ai fait beaucoup souffrir
C'est ainsi que Serge Lama admet en effet avoir entretenu plusieurs relations extra-conjugales. "Michèle était très fine. Elle supportait mes incartades, mais elle a beaucoup souffert de mes liaisons. J'ai eu le grave tort de faire d'elle ma confidente plus par inconscience que par égoïsme. Je me disais naïvement que puisqu'elle me connaissait parfaitement, elle seule pouvait me comprendre. Et puis, c'était une façon de me déculpabiliser, de ne pas garder tout cela pour moi. En la mettant au courant de mes frasques, j'avais l'impression de ne pas lui mentir. Je l'ai beaucoup aimée, mais je l'ai fait beaucoup souffrir", poursuit-il.
Aujourd'hui endeuillé par la disparition soudaine de celle qui représentait son point d'ancrage, Serge Lama tient à assurer la promotion de son nouvel album pour la simple raison qu'elle le "force à réagir et à penser à autre chose quelques heures par jour". Mélancolique, l'artiste admet également que son rire légendaire n'a été qu'une face. "Je suis un mec sombre et mélancolique, un écorché vif qui tente d'être un joyeux pessimiste. Je suis très sensible et le monde me fait peur. (...) J'ai toujours eu l'impression de ne pas exister, de voir les autres comme à travers un aquarium. J'ai du mal à appréhender le réel et à rentrer dans la vraie vie. (...) J'ai l'impression que les gens font semblant d'exister, et que moi, j'existe mais sans être. Et puis, mes deuils sont toujours en moi et parfois durs à porter", ajoute-t-il. Avant de conclure : "Je regrette que Michèle n'ait pas eu le temps de découvrir l'album, elle qui ne voulait écouter qu'un produit fini. En même temps, je sais que de là où elle se trouve maintenant, elle continuera toujours à veiller sur ceux qu'elle aimait et à les protéger."
S.L.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien de Serge Lama dans le magazine Paris Match, en kiosques jeudi 3 novembre