Icône en Inde, Shah Rukh Khan (Shahrukh Khan) n'est pas pour autant intouchable. La star de Devdas doit digérer l'échec de son dernier long métrage, Jab Harry Met Sejal que les médias de son pays décrivent comme cuisant, rapporte une enquête du Monde. Vingt-deux ans après avoir connu la consécration dans Dilwale Dulhania Le Jayenge, l'acteur de 51 ans voit son statut en péril...
Au premier abord, Jab Harry Met Sejal n'a rien de problématique. Le scénario à l'eau de rose et les gags burlesques sont légion dans les productions bollywoodiennes, tandis que les numéros chantés et dansés sont efficaces. L'une des chansons, Jee Ve Sohneya, n'a rien à envier aux autres hits des films indiens.
Jab Harry Met Sejal est réalisé par Imtiaz Ali, habitué au succès au box-office, et raconte la romance entre un guide touristique désabusé et une jeune femme à la recherche de sa bague de fiançailles. Un pitch de rom com, produit par Shahrukh Khan et son épouse Gauri, qui n'a récolté que 620 millions de roupies (8,2 millions d'euros). "Selon le site Bollywood Hungama, la société NH Studioz, qui a acheté les droits pour le marché indien pour un montant de 800 millions de roupies (10,6 millions d'euros), réclame déjà à l'acteur un remboursement de son avance sur recettes", ajoute Le Monde.
Manifestement, le nom de Shahrukh Khan ne suffit plus pour déplacer en masse le public. A l'image de son alter ego américain, Tom Cruise, dont La Momie n'a pas conquis l'Amérique (80 millions de dollars de recettes seulement aux Etats-Unis), sa présence en tête d'affiche n'est pas forcément un gage solide. L'offre cinématographique étant immense, la concurrence est rude pour les comédies populaires qui peinent à se démarquer.
Cependant, l'analyse du critique de The Wire, Tanul Thakur, va plus loin. Il explique "qu'à 51 ans, l'acteur ne semble chercher qu'à satisfaire son ego, au mépris des promesses de ses débuts". Il rappelle ainsi que, si "Shahrukh Khan a percé dans les années 1990, c'est parce qu'il incarnait une alternative au personnage du macho qu'affectionnait alors le public. Il n'était pas préoccupé par l'affirmation de sa virilité et ne craignait pas de pleurer à l'écran". La vidéo d'un spectateur en colère après avoir vu le film montre aussi à quel point l'idole du cinéma peut décevoir violemment le public :
Le héros romantique a cédé la place à l'homme bodybuildé, tatoué et aux chemises ouvertes et moulantes. Le public semble se lasser de ce personnage superficiel... Le réalisateur Aanand Rai a annoncé qu'il allait diriger SRK dans la peau d'un homme de petite taille, précisant que le film allait éviter toute caricature. De quoi rappeler la métamorphose de Jean Dujardin dans Un homme à la hauteur avec Virginie Efira. Reste à savoir si l'acteur aux 23 millions de fans sur Facebook sera à la hauteur du challenge.