Ambitieux, M. Night Shyamalan l'a toujours été. Le réalisateur a ainsi décidé de faire une suite, non seulement de Split – carton surprise au box office au regard de ses derniers films – mais également d'Incassable. Sur son compte Twitter, il a confirmé ce qu'il avait annoncé en février sur la suite de son thriller avec James McAvoy, mais a également précisé que ce deuxième opus succède aussi à son film datant de 2000 avec Bruce Willis et Samuel L. Jackson. Cette oeuvre est baptisée Glass, les premières pages du scénario sont écrites et mêlera les intrigues des deux longs métrages ainsi que leurs acteurs. La sortie de Glass est prévue pour janvier 2018.
Split a rapporté un total d'environ 248 millions de dollars au box-office, pour un budget de 9 millions de dollars. Le bouche à oreille a été puissant pour ce thriller qui suit un homme atteint de troubles de la personnalité. Kevin, incarné avec brio par James McAvoy, est un personnage librement inspiré de Billy Milligan, un Américain arrêté pour viol dans les années 1970 et déclaré irresponsable en raison de ses troubles mentaux.
Avant ce succès public et critique, le retour en grâce de M. Night Shyamalan avait déjà commencé avec le film d'horreur The Visit (2015). Pour 5 millions de dollars, il a réussi à rapporter près de 100 millions mais c'est surtout une crédibilité artistique qu'il a su se refaire avec ce long métrage. En effet, il a pu faire oublier Le Dernier Maître de l'air (2010) et After earth (2013), deux grosses productions qui ont été plus souvent moquées que regardées...
Avec Split, les fans du travail de Shyamalan ont retrouvé le réalisateur qu'ils aimaient depuis Sixième Sens et Le Village. D'ailleurs, son thriller s'inscrit dans cette lignée, comme le dit le réalisateur lui-même à Première : "Split marque un retour au formalisme de ces années-là. Il dialogue ouvertement avec les thrillers de ma première période, si je peux les appeler ainsi."
Cette renaissance donne des ailes au cinéaste de 46 ans, et il en parlait aux Inrocks : "Je me sens plein d'énergie, libéré de certaines limites que je m'imposais. Je peux aller vers plus d'avant-gardisme sans me mettre trop en danger grâce à mon producteur (Jason Blum), avec qui j'ai une super relation... J'adorerais faire un film comme Amour - j'admire Haneke. Je n'ai plus besoin de me dire que je vais faire des films devant rapporter 600 millions de dollars pour être rentables."