Comme chaque semaine depuis le début du mois de janvier, les téléspectateurs de TF1 ont rendez-vous avec The Voice. Et alors que les auditions à l'aveugle se poursuivent tranquillement, il y a un talent qui a fait mouche, il s'agit d'Isilde. À seulement 17 ans, cette jolie adolescente a séduit les coachs avec sa reprise originale du morceau Poker Face de Lady Gaga. Et pourtant, cela n'a pas été une mince affaire, car la jeune fille est atteinte de dyspraxie. Lors d'une interview pour Purepeople.com, Isilde parle des conséquences de ce handicap sur son quotidien.
Racontez-nous comment vous avez vécu votre passage aux auditions à l'aveugle ?
J'étais très stressée, après, ça s'est bien passé pour moi, donc je l'ai bien vécu. Mais il faut dire que ce sont des montagnes russes d'émotions, quand on commence la chanson, on ne sait pas où ça va mener. Pour moi, ça s'est retourné, donc ça a été un soulagement, mais c'est très intense.
Cela faisait longtemps que vous rêviez de participer à The Voice ?
Oui, on peut dire ça. C'est quand même le plus grand concours, je le regardais à la télé, j'étais allée voir le The Voice Tour quand j'étais petite, donc oui ça me faisait rêver. Y participer, c'était juste incroyable, je ne pensais même pas que ce serait possible.
Vous êtes très jeune. Pourquoi ne pas avoir attendu encore un peu ?
Je me suis dit qu'il fallait tenter. L'occasion ne se présente pas deux fois et il fallait y aller. Si on remet tout à plus tard, on ne fait jamais rien. Je me suis lancée, j'avais 16 ans lors de l'enregistrement. Maintenant j'en ai 17, et je me suis dit que, justement, je n'avais rien à perdre et c'est pour ça aussi que j'ai foncé.
Dans l'émission, vous évoquez votre condition, la dyspraxie. Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet ?
Alors il faut savoir déjà que la dyspraxie, ce n'est pas une maladie, comme beaucoup le pensent. C'est un handicap, on va dire. Au niveau du cerveau, certaines connexions ne se font pas et ça fait que, dans la vie de tous les jours, j'ai du mal à faire certaines choses. Par exemple, je suis très très maladroite, j'ai du mal à faire des trucs tout bêtes comme mes lacets, dissocier la droite de la gauche, avoir des repères dans le temps... J'ai une notion du temps très approximative. Ce sont des trucs bêtes, mais qui, dans le quotidien, prennent une place assez importante. La dyspraxie, on n'en parle pas tellement, on entend surtout parler de la dyscalculie, la dyslexie... mais la dyspraxie, on en parle moins couramment.
Quelles conséquences au quotidien ?
J'ai dû apprendre d'autres techniques, apprendre autrement que les autres. Mais c'est sûr qu'au collège ou au lycée, on essaie d'être comme tout le monde et c'est difficile, mais on apprend à vivre autrement. J'essayais au maximum de ne pas en parler parce que je ne voulais pas tellement que ça se voie. Même mes parents ne voulaient pas que je me voie en tant que handicapée, ils m'ont toujours dit que je n'avais pas de raison de me voir comme quelqu'un de différent.
Pour autant, vous êtes musicienne, vous chantez... Comment arrivez-vous à gérer votre condition avec votre passion ?
La musique, ça n'a pas été facile. Par exemple le piano, j'ai commencé toute petite et malgré ça, j'ai le niveau de quelqu'un de normal entre guillemets qui en aurait fait deux ans, alors que j'en ai fait peut-être dix. En fait, chaque fois que je fais un mouvement, je suis obligée de le réapprendre. Je n'enregistre pas ces mouvements. Même lire les partitions, je n'arrivais pas à bien voir les lignes, il fallait s'accrocher. Quand on voit les autres progresser et nous stagner, on perd un peu espoir. Mais j'ai bien fait de m'accrocher parce que ça m'a amenée ici.
Avez-vous eu peur de faire des erreurs lors de votre audition à l'aveugle ?
Oui parce que ça m'arrive souvent. Pour certains castings, je suis déjà tombée sur scène en glissant parce que voilà je suis maladroite, et que ça m'arrive vingt fois par jour, je me trompe dans les accords... Tout ça me demande beaucoup d'efforts et même si je pense très fort à faire quelque chose, les mouvements ne vont pas forcément suivre. Et du coup, il y a toujours cette peur et cette appréhension. La fois où je suis tombée, c'était d'ailleurs pour le casting de The Voice (rires). Mais ça l'a quand même fait !
Vous avez su malgré tout séduire Amel Bent et Lara Fabian. Cela a-t-il été dur de choisir ou aviez-vous déjà votre petite idée ?
Je n'avais vraiment aucune idée. Déjà, je me disais que s'il y en avait un qui se retournait, ce serait génial pour quelqu'un qui n'a que 16 ans et qui se lance comme ça pour tenter. Honnêtement, je n'avais pas réfléchi au fait d'avoir le choix. Et entre Amel Bent et Lara Fabian, j'ai été guidée par ce qu'elles me disaient et Amel Bent m'a plus touchée. Du coup, je suis partie avec elle.
Que pensez-vous d'Amel Bent ?
Je sais juste que j'écoutais ses musiques sur mon iPod quand j'étais petite (rires). Mais elle m'avait l'air assez naturelle comme personne. C'est quelqu'un de sympa, humain, avenant, accessible et puis elle est passée aussi par là, par des castings. Je ne regrette absolument pas mon choix.
Qu'espérez-vous tirer de cette expérience de The Voice ?
Peut-être une confirmation, si je dois faire ça de ma vie ou pas. Là, je suis en terminale, c'est maintenant que les questions se posent. Et puis rencontrer d'autres artistes, c'est très enrichissant. Mais sortir un album, ce serait le rêve. Je compose déjà, je joue un peu de tous les instruments et j'enregistre des choses par moi-même, mais bon, toute seule, ce n'est pas facile. Donc oui, ce serait vraiment mon projet d'avenir.
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