Plusieurs pays d'Europe, dont la France, sont à l'arrêt du fait de la pandémie de coronavirus. Des millions de personnes sont confinées, une situation inédite pour la plupart, mais pas pour tous.
Ancien entraîneur du PSG (2003-2005), mais aussi du FC Nantes (2018-2019) - il était en poste lorsque Emiliano Sala est mort dans des circonstances tragiques - et actuel sélectionneur de l'équipe du Maroc, Vahid Halilhodzic a connu la guerre de l'ex-Yougoslavie et la réclusion forcée qui a duré deux ans. Pour le Franco-Bosnien de 67 ans, confiné dans les Yvelines à cause du coronavirus, ces deux situations ont certaines similitudes, mais rien n'égalera jamais l'horreur de la guerre. "On se faisait bombarder tous les jours. À n'importe quel moment, vous pouviez prendre une bombe en pleine gueule. C'était dégueulasse", a-t-il témoigné au Parisien. À l'époque, Vahid Halilhodzic était le directeur sportif de Velez Mostar, où il a commencé sa carrière. "Toutes les activités se sont arrêtées. Je ne pouvais plus travailler. Sarajevo et Mostar ont été encerclées et bloquées par les belligérants", s'est-il également souvenu.
Durant cette période délicate, Vahid Halilhodzic est resté dans sa maison durant près de deux ans, "une grande demeure avec des platanes", avec pour seul plaisir, celui de marcher dans le jardin. Sa femme était Croate et il avait réussi à l'envoyer à Paris. Il s'est finalement décidé à la rejoindre, sentant que les Croates fascistes, qu'il avait critiqués, en avaient après lui. "Je suis sorti un jeudi après-midi. J'ai pris ma voiture, je suis allé à l'aéroport de Split, j'ai pris un vol pour Zagreb, puis pour Paris. Le samedi matin, à 5h40, le peu qu'il restait de ma maison était pris d'assaut par les fascistes qui venaient me chercher pour me tuer. Ils ont pillé, tout brûlé. Si je n'étais pas parti, je serais mort aujourd'hui. C'est difficile d'en parler encore aujourd'hui", a-t-il confié au Parisien.
Vahid Halilhodzic a conclu son entretien avec le quotidien en évoquant cette fois-ci son confinement dans les Yvelines, qui a au moins le mérite de lui faire passer du temps avec sa famille, qu'il ne voit pas souvent. Son quotidien est fait de promenades dans son jardin, de sport puisqu'il a une petite salle agrémentée de quelques machines. "C'est long, mais il n'y a pas d'autre solution pour se sortir de cette situation compliquée", s'est-il résigné.