Il était forcément attendu, autant pour son actrice principale que pour son sujet, hautement sulfureux. Un couteau dans le coeur a fait son entrée en Compétition officielle, hier soir, jeudi 17 mai. L'occasion pour Vanessa Paradis de faire crépiter les flashs, avant que les premiers festivaliers ne découvrent ce thriller érotique réalisé par Yann Gonzalez (Les Rencontres d'après minuit).
À la sortie de la projection, les premiers avis ont fusé. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que le film a beaucoup divisé la critique. Côté positif, on loue bien évidemment la prestation de Vanessa Paradis, "une de ses performances les plus impressionnantes" pour The Hollywood Reporter, tandis qu'on voit naître ici ou là sur Twitter des pronostics sur un potentiel Prix d'interprétation féminine. "Délicieux film gore théâtral" pour THR, "parodie et hommage à Cruising de Brian de Palma à la fois kitsch et coquin, brillant d'une bande originale et d'une lumière unique" pour Variety, "thriller mélo et baroque souvent très beau" chez Première, Un couteau dans le coeur est essentiellement salué pour son esthétique visuelle, son actrice principale et la musique signée M83 (Anthony Gonzalez, le frère de Yann).
Côté négatif, "la compétition officielle tient son nanar" d'après Le Figaro. Un couteau dans le coeur est "une étrange histoire sans queue ni tête, (...) un fantasme sur pellicule ni assez drôle ni assez sérieux" pour The Guardian, on souligne "le manque de profondeur de ses personnages et l'atomisation de sa ligne narrative" dans Le Monde, "kitsch, creux, mal joué et surtout pas sensuel du tout" et digne d'"Un mauvais clip de Mylène Farmer" pour un critique de 20 Minutes, alors que pour The Wrap, "l'actrice et la musique de Yann Gonzalez surnagent de ce film d'horreur bordélique aussi fascinant que difficile à regarder".
En revanche, c'est sur Twitter qu'on est le moindre tendre. Certains festivaliers n'ont pas hésité à dézinguer totalement le film français. "Un navet cinématographique", "un truc informe et insupportable", "Meta-nanar visuellement non inspiré", "un giallo anesthésié par son envie de bien faire, désincarné et extrêmement consensuel", "Scénar foireux, jeu d'acteur pitoyable, dialogues nazes au possible, y a rien à garder, c'est si gênant", peut-on notamment lire sur le réseau social...