Biographie
- Naissance : 13 août 1962, Barcelone
- Âge : 62 ans
- Signe astrologique : Lion
- Résidence : France
Manuel Valls est sans conteste l'un des hommes politiques les plus influents des années 2000. Maire d'Evry, député, ministre, Premier ministre de François Hollande, son étoile pâlit à la fin du quinquennat de ce dernier, alors il tente de "refaire" carrière en Espagne, où il né. Souvent vilipendé, l'homme politique est en même temps une personnalité très présente dans les médias. Après neuf ans de mariage avec la violoniste Anne Gravoin, il a épousé en troisièmes noces en septembre 2019 Susana Gallardo Torrededia.
Manuel Carlos Valls Galfetti naît à Barcelone le 13 août 1962. Ses parents sont déjà installés à Paris, mais ils ont tenu à ce que leur fils naisse quand même à Barcelone, leur ville de coeur. Son père, Xavier Valls, est un artiste peintre catalan, sa mère originaire du Trentin est donc suisse de langue italienne. La famille Valls a une longue histoire avec la ville de Barcelone : son grand-père a fondé une banque et collaboré activement à un journal local conservateur et catholique, son arrière-grand-père était également banquier et conseiller municipal de Barcelone, et un oncle a composé l'hymne du club de football du FC Barcelone, dont Manuel Valls reste un fidèle supporter.
Manuel Valls grandit ensuite à Paris, dans le quartier du Marais, où ses parents, intellectuels, fréquentent des artistes reconnus. Il obtient son bac au Lycée Charlemagne (malgré une note désastreuse en français) en 1980 puis décroche à La Sorbonne une licence d'histoire. C'est là qu'il rencontre Nathalie Soulié, professeur des écoles, qu'il épouse et dont il a quatre enfants.
A 17 ans, il s'engage auprès du Mouvement des Jeunes Socialistes pour soutenir la candidature de Michel Rocard, qu'il soutient face à François Mitterrand. Il adhère au syndicat UNEF-ID et devient le conseiller de Rocard pour les affaires étudiantes. En 1983, il devient attaché parlementaire, puis intègre le cabinet de Michel Rocard, alors Premier ministre. Il est ensuite initié à la Franc-Maçonnerie en 1988, où il restera actif jusqu'en 2005. Tout au long des années 1990, Manuel Valls effectue un parcours brillant au sein des instances locales et nationales du PS. Entre 1997 et 2002, il dirige la communication du Premier ministre Lionel Jospin. Sur le plan municipal, il est adjoint au maire d'Argenteuil de 1989 à 1998, puis il s'implante à Evry, dont il sera élu maire en 2001, puis député le 16 juin 2002, réélu en 2007 avec 60% des voix et en 2012 avec cette fois 65% des suffrages. A Evry, il va laisser son empreinte avec une gestion musclée et dynamique, mais il laissera à la fin de ses mandats une situation financière tendue, avec des dépenses et une pression fiscale parmi les plus élevées pour une ville de cette dimension.
Après avoir refusé d'entrer au gouvernement de François Fillon en 2007, comme le lui proposait Nicolas Sarkozy, Manuel Valls se présente à la primaire socialiste de 2011. Mais il est devancé par François Hollande, Arnaud Montebourg et Ségolène Royal, et est donc éliminé de cette primaire. Il rallie alors la candidature de François Hollande, qui le nomme directeur de la communication de sa campagne présidentielle de 2012. Le 16 mai 2012, il est nommé ministre de l'Intérieur du gouvernement Ayrault et démissionne de ses fonctions de maire et député. A ce poste, il devient l'un des ministres les plus "visibles" du premier gouvernement du quinquennat Hollande : il s'engage contre les mouvements d'extrême-droite radicale, se lance dans un bras de fer très médiatisé avec l'humoriste Dieudonné et engage une politique très ferme contre l'immigration et les naturalisations, qui lui valent le surnom de "Sarkozy de gauche", pour son style, sa popularité et son action globale.
Le 31 mars 2014, suite à la défaite de la gauche aux élections municipales, François Hollande nomme Manuel Valls Premier ministre, au grand dam d'une partie des électeurs de gauche qui le trouvent trop marqué à droite. Il doit ainsi lutter contre les "frondeurs" qui s'opposent à sa politique économique, très libérale, et sociale, très intransigeante. Le 25 août 2014, en désaccord avec certains de ses ministres, il propose la démission de son gouvernement et est immédiatement reconduit pour en former un autre. Adepte du passage en force, il utilise l'article 49.3 pour faire adopter la loi Macron sur l'économie. Le 13 janvier 2015, il est cependant salué par une standing ovation après son discours à l'Assemblée Nationale consécutif aux attentats islamistes qui viennent d'endeuiller la France. Mais ses propositions très dures pour lutter contre cette situation, principalement la déchéance de nationalité, et son projet de loi pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme continuent de cliver au sein de son propre parti. Son utilisation du 49.3 suscite une vague de manifestations et de grèves qui seront les plus dures du mandat Hollande. Une rivalité naît entre le Premier ministre et son ministre de l'Economie, Emmanuel Macron. Tous deux sont pourtant partisans d'une gauche très libérale sur le plan économique, mais il se dessine une rivalité pour l'incarner. La situation se durcit nettement entre le président et son chef de gouvernement, et le quinquennat se clôt sur une situation interne tendue, avec François Hollande renonçant à se représenter aux élections de 2017, un "jet de l'éponge" que les observateurs mettent au crédit de Manuel Valls.
Se pensant favori de la primaire du PS, Manuel Valls démissionne de son poste de Premier ministre et s'engage dans une campagne interne qui ne porte pas ses fruits puisqu'il est devancé au premier tour de cette consultation par Benoît Hamon. Sans doute vexé, il mène alors une campagne agressive contre son ancien ministre, mais au second tour il est cette fois devancé nettement par Hamon. Au mépris des consignes habituelles des partis, il refuse alors de soutenir le vainqueur de la primaire et se prononce pour Macron au premier tour. Une fois Emmanuel Macron élu, Manuel Valls est exclu du PS et réclame l'investiture de La République En Marche, le parti nouvellement créé du président, pour retrouver son siège de député de l'Essonne. Après une élection mouvementée, il est finalement élu avec une poignée de voix d'avance, suscitant un (vain) recours de son adversaire. A l'Assemblée Nationale, il se présente comme "apparenté LREM", mais il est manifestement très seul et se désintéresse peu à peu de sa fonction, son manque d'implication étant noté par tous les observateurs.
Sur un plan plus "people", il a divorcé de sa première épouse et s'est remarié en 2010 avec la violoniste Anne Gravoin un couple très médiatique, habitué des réceptions et autres premières. Ce que d'aucuns de ses adversaires politiques lui reprochent, ajoutant à leurs griefs celui de faire de la politique un spectacle. En 2018, il divorce à nouveau et annonce être en couple avec la députée LREM de Paris Olivia Grégoire. Mais il la quitte durant l'été 2018 pour se mettre en couple avec la riche héritière espagnole d'un empire pharmaceutique, Susana Gallardo Torrededia, qu'il annonce vouloir épouser au printemps 2019.
C'est sans doute un signe fort d'un engagement de plus en plus net en politique de l'autre côté des Pyrénées. Désormais très loin de son ancienne popularité en France, mis de côté par les différents partis puissants du pays, il annonce sa candidature à la Mairie de Barcelone, sa ville de naissance, où un parti de centre-droit, farouchement anti-indépendantiste, lui a proposé dès avril 2018 de mener campagne. Il annonce sa candidature le 25 septembre 2018, démissionne de tous ses mandats en France et obtient un passeport espagnol. Selon la presse espagnole, il a réclamé et obtenu d'un homme d'affaire qui compte parmi ses soutient un salaire mensuel de 20 000 € pour mener cette campagne. Le 26 mai 2019, sa liste arrive en quatrième position aux élections municipales, il ne sera donc pas maire mais simple conseiller municipal dans une assemblée où son parti obtient six sièges sur 41. Par un jeu d'alliances et de "désalliances", il est ensuite lâché par son parti et il n'a plus qu'un seul conseiller pour le soutenir, mais il affirme vouloir poursuivre sa carrière politique en Espagne. En septembre 2019, il épouse Susana Gallardo Torrededia.