Cela fera six ans au mois d'octobre que Charles Aznavour est mort. Et cette année est d'autant plus particulière qu'elle aurait marqué le centenaire de l'artiste. À cette occasion, les hommages et les événements en son honneur se multiplient pour le plus grand bonheur de ses proches parmi lesquels ses enfants et Gérard Davoust, avec qui il s'était associé pour diriger la maison d'édition Raoul Breton.
Gérard Davoust et Charles Aznavour ont été plus que proches. Son ami de longue date, toujours ému de ne plus l'avoir à ses côtés, s'est exprimé dans une longue interview accordée au Journal du dimanche ce 2 juin. S'il en a profité pour dépeindre l'adorable personne qu'était Charles Aznavour, il est également revenu sur les derniers instants de sa vie et sur sa disparition, qui, selon lui, aurait pu être évitée. Du moins aurait-elle pu arriver bien plus tard.
Quelques jours avant sa mort, Charles Aznavour, alors âgé de 94 ans, venait de donner des concerts au Japon. Rien ne semblait présager alors que la mort l'emporterait quelques heures plus tard : "Il pétait la forme, surpris même d'être aussi peu fatigué après un tel voyage. C'était un vendredi" a raconté Gérard Davoust au JDD. La dernière image de Charles Aznavour qu'il a est celle de le voir monter dans une voiture dans un grand éclat de rire avant qu'on ne lui apprenne sa mort : "Le lundi, je déjeune à notre cantine habituelle, le Pétrissans, quand le patron m'annonce qu'il a entendu une terrible nouvelle à la radio. Pas besoin d'en dire plus, j'avais compris."

Une autopsie avait été pratiquée à l'époque sur le corps de Charles Aznavour pour déterminer la cause exacte de la mort du chanteur, "décédé dans sa baignoire, d'une mort naturelle." Un "problème cardio-pulmonaire" avait été soulevé. Si Gérard Davoust ne conteste pas cette conclusion, il est néanmoins persuadé d'une chose : son voyage au Japon n'y est pas pour rien.
Toujours au Journal du Dimanche, il a déclaré : "Charles n'aurait jamais dû prendre cet avion pour le Japon. On ne laisse pas un homme de 94 ans faire un trajet aussi long sans lui administrer des anticoagulants. Il est mort d'une embolie pulmonaire dans son bain." Pour lui, les coupables ne sont autres que les compagnies aériennes qui l'ont laissé monter à bord : "Je leur en veux encore, c'est criminel ce qu'elles ont fait."