C'est une affaire glaçante qui a fait le tour de la presse ce lundi 7 août 2023. Au matin, la police découvrait à Forbach en Moselle une femme de 53 ans, qui clame avoir été séquestrée durant onze années par son mari dans l'appartement où elle se trouvait. Son mari, un homme de nationalité allemande âgé de 55 ans, a été interpellé par les forces de l'ordre aux alentours de 6 heures, et alors placé en garde à vue. Sa compagne avait été retrouvée nue, le crâne rasé, dénutrie tandis que son corps aurait présenté plusieurs fractures.
Quelques heures plus tard, c'est une voisine du couple qui avait pris la parole au micro de BFM TV. "Il sortait de chez lui naturellement : 'Bonjour', 'Au revoir'..., raconte-t-elle au sujet du mari. La porte était un peu ouverte et ce n'est pas pour autant que je me suis posée la question, que je me suis dit qu'il y avait quelque chose... Pour moi, sa femme était dans un lit d'hôpital et souffrait d'un cancer généralisé et qui criait de douleur." Mais elle l'a entendue à quelques reprises seulement : "C'était très rare. En trois mois, peut-être cinq fois. Ce n'était pas des cris en continu. C'était vraiment vite fait. Je me serais vraiment posé des questions si c'était une journée complète."
Elle ajoute : "Je n'ai pas vu de couple. Je n'ai vu que monsieur, je n'ai jamais vu madame. Je ne peux pas vous dire si j'ai vu quoique ce soit entre eux. Elle n'est vraiment jamais sortie du domicile."
Le curseur se déplace vraisemblablement...
Toutefois, les éléments obtenus par les enquêteurs font depuis planer un très gros doute, selon nos confrères de l'AFP. La garde à vue du mari a toutefois été prolongée de 24 heures dans la journée de lundi, même si rien n'évoquait finalement un "enfermement". Idem pour les blessures de la femme, qui ne s'avèrent pas être des fractures, tandis qu'elle ne présente ni escarres ni ecchymoses. Ses tests urinaires et sanguins ne font part d'aucun "état de déshydratation significatif". Une enquête a tout de même été ouverte pour séquestration, viols aggravés et actes de torture et de barbarie.
"Le curseur se déplace vraisemblablement d'un scénario effrayant vers des conditions de prise en charge d'une maladie insatisfaisante", a annoncé le procureur de Sarreguemines Olivier Glady. Il a également démenti la présence dans l'appartement d'un "banc de torture" et d'un carnet dans lequel l'homme aurait "noté ses faits". Selon le mari placé en garde à vue, son épouse est bel et bien atteinte d'un cancer, maladie pouvant expliquer son crâne rasé et sa "silhouette".