Au départ de cette affaire qui grossit au fil des jours, crise impliquant policiers, magistrats et politiques, il y a ce jeune homme Hedi. À 21 ans, le jeune homme, blessé par des policiers à Marseille, avait dû être hospitalisé. Alors que la crise policière fait grand bruit dans la presse depuis des jours, le jeune Marseillais a donné une interview à Konbini, et dévoile son visage totalement modifié, comme rapporté par BFMTV, ce jeudi 27 juillet. Hedi y livre un témoignage glaçant, faisant le récit de comment il a été violemment passé à tabac par des policiers de la BAC à Marseille, dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier.
D'abord touché par un tir de LBD à Marseille, il aurait ensuite été traîné dans un lieu sombre, où il dit avoir été frappé. "J'ai reçu un impact dans la tête, au début je savais pas ce que c'était, a-t-il fait savoir. Je suis tombé au sol et quand j'ai voulu me relever, on m'a traîné dans un petit coin où il faisait tout noir et de là on a commencé à me frapper." c'est défiguré qu'Hedi apparaît dans cet entretien poignant. Quatre policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de la cité phocéenne ont quant à eux été mis en examen pour violences en réunion pour ces faits. L'un d'entre eux a été placé en détention provisoire, ce qui a provoqué par la même occasion un mouvement de fronde au sein de la police.
Je n'ai pas senti mon crâne
C'est alors qu'il participait à la "fête des terrasses" dans la cité phocéenne qu'Hedi aurait fait la rencontre de ses agresseurs, pendant que ce même soir, les émeutes liées à la mort de Nahel de Nanterre se déroulaient. Hedi assure qu'il n'y participait pas. Victime d'un tir de LBD, il a désormais un morceau de crâne en moins. Des images qui font froid dans le dos. Dans ce coin où il faisait noir, il raconte qu'on lui aurait "cassé la mâchoire". "À aucun moment on ne m'a demandé mes papiers, ni ce que je faisais là. J'essayais de leur dire qu'ils pouvaient me fouiller, que je n'avais rien de dangereux. Mais ils ne voulaient rien savoir", a-t-il livré. Quand il finit par se relever, réfugié dans une épicerie, Hedi veut se toucher la tête. "J'ai voulu me toucher la tête mais je n'ai pas senti mon crâne", confie-t-il, dans un témoignage saisissant. Transporté à l'hôpital, il est resté dans le coma jusqu'au lendemain. Après deux opérations, les médecins lui ont retirent un morceau de crâne, avant de le refermer avec "65 agrafes".
La vie d'Hedi a changé à tout jamais depuis cette nuit du 1er au 2 juillet. Le jeune homme en est conscient. "Je sais que je n'aurai plus la même vie qu'avant", fait-il savoir, lui qui a "la tête déformée", des "migraines", et un "oeil flou". Quand il fait part des moments où il a tenté de se regarder dans un miroir, les mots sont durs et parlant. "C'était trop, quand tu vois que ton crâne il est plus comme avant, c'est super dur à supporter", a déclaré le Marseillais. Sur les réseaux sociaux, ils sont beaucoup à s'être indignés et émus de cette triste affaire. Alors que Marilou Berry, la fille de Josiane Balasko, a partagé la vidéo Konbini, grand nombre de personnalités de la gauche à l'image de François Ruffin se sont depuis exprimés.