S'il y a bien une personnalité dont l'ascension a été fulgurante, c'est bien Franck Gastambide. Le comédien revient de loin. À 46 ans, il est l'une des valeurs sûres du cinéma et de la comédie. S'il a débuté grâce aux Kaïra, ses autres productions se sont révélées un véritable succès à l'image de Pattaya, Taxi 5 et des séries telles que Validé et prochainement La cage (autour des sports de combat) qui sera disponible sur Netflix dès le 15 novembre. C'est justement de ce nouveau projet que Franck Gastambide est venu parler avec Léa Salamé sur France Inter ce jeudi 7 novembre.
Interrogé sur ses succès et son parcours avant de percer au cinéma, Franck Gastambide a été également cuisiné sur son enfance. Une période à laquelle il repense régulièrement et dont il n'est pas facile pour lui de parler. Pour preuve, celui qui fut le compagnon de Sabrina Ouazani pendant plusieurs années a été contraint de s'interrompre pour ravaler ses larmes et gérer son émotion quand Léa Salamé l'a conduit sur le terrain de l'enfance : "Le chemin a été long, pendant ce chemin, on prend des coups. Et j'essaie d'être fier du chemin. Ce n'est pas toujours facile" a-t-il fait savoir. Pour rappel, Franck Gastambide souffre de dyslexie et de dyspraxie, des handicaps invisibles qui font vivre un calvaire à ceux qui en souffrent, notamment lorsqu'ils sont tardivement diagnostiqués.
Évidemment, si Franck Gastambide a du mal à évoquer les deux troubles qui lui ont causé du tort, il n'en reste pas moins fier du parcours qui a réalisé jusque-là, lui qui n'y croyait pas comme beaucoup d'autres : "Je n'avais pas confiance en moi. Alors je ne peux pas en vouloir à ceux qui ne croyaient pas en moi. Le parcours a été semé d'embûches." Mais s'il côtoie le succès désormais, cela ne veut pas dire que les maux sont derrière lui : "La liste des choses que je ne peux pas faire et pour lesquelles je me sens totalement humilié et ridiculisé est longue. [...] Réciter l'alphabet d'un seul coup, c'est aussi très compliqué pour moi. Donc il y a cette espèce de paradoxe ou parfois, nous les gens qui avons des handicaps invisibles, on va être meilleurs que d'autres dans certaines choses et puis incapables de participer à un jeu de société. C'est évidemment parfois très compliqué à vivre."
Mais Franck Gastambide reste la preuve que cela n'empêche pas de réussir. En juillet dernier, il a même obtenu son premier diplôme à l'âge de 45 ans (il a été fait chevalier des arts et des lettres, ndlr) comme il s'amuse à le rappeler : "Quand je sais le mal que ça a fait à ma mère d'avoir un gamin qui était incapable d'avoir son brevet des collèges, c'est beaucoup d'émotion. [...] J'essaie d'en vouloir à personne d'avoir pensé ça parce que moi aussi je me disais 'Qu'est-ce que je vais faire de moi ?' Je comprends rien aux cours auxquels j'assiste, on parle d'une époque où la dyslexie n'est pas vraiment détectée donc j'étais soit un imbécile, soit un fainéant. Pourtant j'avais l'impression d'être ni l'un ni l'autre. J'avais aucun moyen de le prouver." Il est toutefois certain d'une chose après toutes ces difficultés rencontrées qui lui font redouter une possible paternité : "Je suis convaincu que le cerveau compense, et que ce que l'on n'a pas d'un côté, on l'a de l'autre. Moi ça a développé une créativité qui me permet de faire ce métier mais il y a des choses dont je suis toujours incapable. Malheureusement elles sont toujours là."