C'est une histoire terrible et qui montre bien à quel point le rugby peut être une pratique dangereuse, tant les joueurs sont de plus en plus puissants physiquement. À seulement 18 ans, Nicolas Chauvin était considéré comme un des espoirs du rugby français, signé dans l'un de ses clubs les plus prestigieux, le Stade Français, mais une rencontre face à Bordeaux-Bègles en décembre 2018 a tout faire basculer. Le jeune garçon a été victime d'un plaquage d'une violence rare, infligé par deux adversaires en même temps. Le jeune homme a eu sa deuxième vertèbre cervicale arrachée et son coeur s'est arrêté.
Hospitalisé dans un état très grave, le jeune rugbyman a finalement été débranché trois jours plus tard. Une situation terrible à vivre pour ses parents et toute sa famille, comme son père, Philippe Chauvin, le confesse dans une interview accordée au Figaro le 15 mai. "C'est tellement improbable, on ne s'attend pas à devoir traverser ce genre de choses. (...) On s'enferme dans une coquille en se disant que ça ne peut pas arriver. Mais si ! Et c'est important d'en parler", raconte-t-il, plus de quatre ans après le décès de son fils. Le père de famille a décidé de mener un combat pour sensibiliser et surtout alerter les institutions françaises. Il vient d'ailleurs de sortir un livre, Mourir fait partie du jeu (éditions du Rocher), dans lequel il évoque le drame qui l'a frappé et explique pourquoi il faut modifier les règles pour rendre le rugby plus sûr pour les joueurs.
Quand vous perdez un fils comme ça, il n'y a plus grand-chose qui vous intéresse, plus beaucoup d'envie
Le drame qui a touché Philippe Chauvin est inimaginable et encore aujourd'hui, le père de famille doit apprendre à vivre avec. "Depuis, on vit avec le vide. On a la chance d'avoir deux autres garçons, une famille et des amis autour de nous. Cela nous permet de savoir pourquoi on est encore un peu là et à quoi ça sert, mais quand vous perdez un fils comme ça, il n'y a plus grand-chose qui vous intéresse, plus beaucoup d'envie", résume-t-il, avant d'ajouter : "Malgré tout, il faut essayer d'avancer un peu. On essaie avec mon épouse Caroline, pour nos deux fils. Antoine a 24 ans, Thomas en a désormais 20."