C'est la descente aux enfers pour Selma Mansouri, influenceuse très suivie sur Snapchat et Instagram. Depuis le samedi 15 juin, cette mère de famille de 35 ans est en détention provisoire pour des faits de vol avec arme, violence aggravée, enlèvement et séquestration et diffusion de l'enregistrement d'images relatives à la commission d'une atteinte volontaire de l'intégrité de la personne. Des faits graves rapportés par Le Parisien. Tout a commencé ce jeudi 13 juin 2024. Deux jeunes hommes de 19 ans vivant à Sarcelles reçoivent un ordre par la messagerie SnapChat. Celui de se rendre dans un pavillon de Montigny-lès-Cormeilles, dans le Val-d'Oise, pour y jeter un cocktail Molotov sur la voiture de sa propriétaire. Les deux amis ne connaissent pas l'identité de la personne qui leur fait cette demande. Celui-ci agirait au nom d'un commanditaire inconnu en raison "d'une galère avec la personne du pavillon".
Lorsque les deux garçons arrivent sur place, celui qui est chargé d'envoyer le mélange assure avoir vidé le liquide alcoolisé afin d'empêcher l'incendie de manière volontaire. Mais la propriétaire de la maison, Selma Mansouri, les a repérés. Secondée par une dizaine de jeunes du quartier, elle les rattrape dans un parking. Là, l'influenceuse leur aurait posé un couteau sous la gorge. Les deux hommes sont frappés, arrosés de gaz lacrymogène avant d'être ramené dans la maison de celle qui se fait appeler "8ème merveille du monde". Ils sont conduits dans la cave et la mère de famille continue de les violenter. "Elle a sorti un bâton, une canne de billard et elle nous a frappés avec", raconte l'une des victimes. Selma Mansouri les oblige à se déshabiller complètement. De nouveau, elle les frappe et les humilie avant de les attacher sur un banc et de les filmer. Une vidéo qui sera ensuite postée sur les réseaux sociaux, massivement relayée. Finalement, c'est l'un des complices de l'influenceuse qui aide les deux Sarcellois à s'échapper. Les deux victimes s'en sortent avec quatre jours d'ITT.
La jeune femme est rapidement placée en garde à vue et avoue ses actes barbares. "Je les ai filmés pour les faire chanter afin qu'ils me ramènent le commanditaire. En étant nus sur la vidéo, j'étais sûre qu'ils feraient ce que je leur demande", a-t-elle déclaré selon Le Parisien. Elle en est sûre : le commanditaire de cette affaire est un homme avec lequel elle s'est disputé fin 2023. L'influenceuse confesse sans détours : "Oui, j'ai pété les plombs à force d'être harcelée." L'avocat de l'accusée, Mr Tom Michel, justifie son geste : "Après plusieurs agressions à son domicile, ma cliente a fini par céder. Elle a conscience de la gravité de son comportement et l'a exprimé. L'inaction des forces publiques ne saurait justifier ses actes." Pour cet avocat, défenseur de plusieurs influenceurs, la justice est inefficace pour protéger "ces personnalités publiques" qui deviennent "des cibles".