Aïssa Maïga faisait partie de ces 20 000 personnes rassemblées pacifiquement devant le tribunal de justice de Paris, le mardi 2 juin 2020. Elle a rejoint le mouvement lancé par Assa Traoré, la grande soeur d'Adama Traoré, un jeune homme noir de 24 ans tué en 2016 par la police lors d'une interpellation. "Aujourd'hui, ce n'est plus que le combat de la famille Traoré, c'est votre combat à vous tous (...). Aujourd'hui, quand on se bat pour George Floyd, on se bat pour Adama Traoré", a déclaré la militante antiraciste.
Aïssa Maïga, qui dénonçait le manque de diversité dans le cinéma français lors des César, a aujourd'hui dénoncé le racisme et la violence de la police française envers les minorités. "Je suis fière d'être ici, aux côtés d'Assa et de toutes les familles victimes de la brutalité policière en France. Je suis là en mémoire de tous ceux, la liste est trop longue, qui ont subi ces violences et qui l'ont payé de leur vie. Je suis actrice et réalisatrice, le combat que nous menons au cinéma, à la télévision et dans le théâtre en France est le même combat", a-t-elle déclaré devant la foule.
Nous ne laisserons pas la France tranquille tant qu'il y aura des injustices
"C'est un combat pour la représentation juste et une représentation positive et digne des populations afrodescendantes françaises. C'est un combat pour la justice à l'image, pour les populations d'origine asiatique, c'est un combat pour les populations d'origine arabe. Nous ne laisserons pas le cinéma français tranquille. Nous ne laisserons pas la justice française tranquille. Nous ne laisserons pas la France tranquille tant qu'il y aura des injustices. Et tant que nos frères, nos soeurs, nos enfants seront susceptibles de mourir à cause de la police qui est censée les protéger", a conclu Aïssa Maïga avec détermination. Un discours poignant.
Malgré l'interdiction de manifester déclarée par le préfet de police de Paris, plus de 20 000 personnes - d'après la préfecture de police de Paris - se sont rassemblées pacifiquement devant le tribunal de Paris, à porte de Clichy. Un rassemblement qui intervient dans le contexte de la montée du mouvement Black Lives Matter et ses manifestations, après la mort filmée de George Floyd, étouffé par un policier américain.
Quatre ans après l'affaire Traoré, sa grande soeur se bat toujours avec la même rage. Pendant la manifestation, on apprenait qu'une nouvelle expertise commandée par la famille, qu'Adama Traoré est mort d'un syndrome asphyxique faisant suite à un oedème cardiogénique. Les experts attribuent ce dernier "à une asphyxie positionnelle induite par le plaquage ventral", revenant à pointer la technique d'interpellation des gendarmes, selon ce document consulté par l'AFP. "Aucune autre cause du décès n'est identifiée ", était-il précisé.
Aïssa Maïga a manifesté aux côtés de plusieurs personnalités, dont Leïla Bekhti, Flora Coquerel, Camélia Jordana, Géraldine Nakache, Marina Foïs, Adèle Exarchopoulos, Kurzawa, Sadek ou encore Adele Haenel.