Affaire Auradou-Jegou : les rugbymen peuvent officiellement rentrer en France mais...

Hugo Auradou et Oscar Jegou sont toujours en Argentine après les accusations de viols et d'agressions sexuelles qui pèsent sur eux. Dans la nuit du 6 au 7 juillet, dans la chambre 603 de l'hôtel Diplomatic de Mendoza, à 1000 km de Buenos Aires où le XV de France venait de disputer un match contre l'Argentine, les deux sportifs ont eu une relation sexuelle avec une femme qui les accuse d'"une violence terrible", ce qu'ils nient. Si la bataille judiciaire continue en Argentine, ce mardi 3 septembre était décisif pour les deux sportifs. Le ministère public de Mendoza a communiqué dans la soirée du lundi 2 septembre son rejet de la demande de récusation des procureurs déposée par les avocats de la plaignante. Natacha Romano et Mauricio Cardello avaient en effet demandé la récusation de Darío Nora, le procureur en charge de l'instruction, et Daniela Chaler, la magistrate à la tête de l'Unité des délits contre l'intégrité sexuelle en déplorant la "violence morale" et le "manque d'objectivité" des magistrats. "L'hypothèse alléguée, c'est-à-dire la perte d'objectivité des magistrats impliqués, n'a pas été prouvée", s'est justifié le procureur adjoint Gonzalo Nazar suite au rejet de la demande.

Ce mardi 3 septembre était donc décisif pour Hugo Auradou et Oscar Jegou puisqu'hier, le ministère public de Mendoza a répondu favorablement à la demande déposée il y a six jours par les avocats des deux rugbymen de pouvoir voyager en France. Ils sont toujours mis en examen pour viol aggravé en réunion et la décision de lever l'interdiction de quitter le pays reste donc soumise à conditions.

C'est à la juge Eleonora Arenas qu'il revenait "de compléter ou non les expertises psychologiques réalisées sur les accusés, comme demandé par les avocats de la plaignante" avait fait savoir Martín Ahumada, le porte-parole du ministère public de Mendoza, dont les propos ont été rapportés par nos confrères du Parisien. Cette décision devait être rendue ce mardi 3 septembre lors d'une audience qui s'est tenue à 11h30 en Argentine et 16h30 en France. "Si ces expertises doivent être approfondies, nous verrons sous quelles conditions et selon quelles modalités", avait précisé le porte-parole.

L'audience a bien eu lieu alors que leur sortie "concrète et effective" restait liée à la résolution de ultime acte de procédure et à la décision d'une magistrate des détentions et libertés. Comme le rapporte la presse argentine, c'est à présent officiel, plus rien n'empêche le retour en France d'Hugo Auradou et Oscar Jegou. Les deux Français pourraient prendre l'avion dès ce soir pour atterrir en France mercredi dans la matinée.

Outre la demande de pouvoir quitter le territoire argentin pour regagner le français, les avocats du deuxième ligne palois Hugo Auradou et du troisième ligne rochelais Oscar Jegou, ont également fait part de leur volonté qu'un non-lieu soit prononcé. Au cours de cette affaire, l'état de la victime présumée s'est dégradé. Le journal L'Equipe avait, par exemple, indiqué : "Hospitalisée à deux reprises dans les jours qui ont suivi les faits", la victime présumée fait "des cauchemars, subit des attaques de panique, se sent persécutée". En un mois, elle a déclaré avoir perdu 15 kg, tandis que toute sa famille est "dévastée" selon nos confrères. Elle avait également tenté de mettre fin à ses jours comme l'ont rapporté ses avocats.

Elle "a tenté de se suicider vendredi et, pour cette raison, ne s'est pas présentée à l'audience" ce jour-là, a indiqué Me Mauricio Cardello, précisant, selon BFMTV, qu'elle avait laissé une lettre d'adieu. Elle "suit actuellement un traitement intensif", a précisé son autre avocate, Natacha Romano. Elle est "dans un état émotionnel bouleversé", mais "assistée par les psychiatres de l'hôpital public", a détaillé Me Cardello.