Les prochaines heures pourraient changer beaucoup de choses pour Oscar Jegou et Hugo Auradou, retenus en Argentine depuis le début du mois de juillet. Les deux hommes ont été mis en examen pour viol aggravé en réunion après le témoignage d'une femme de 39 ans, habitante de la ville de Mendoza, où se seraient déroulés les faits. Depuis, c'est une affaire judiciaire très médiatisée qui se déroule et les deux rugbymen, âgés tous les deux de 21 ans, clament leur innocence dans cette histoire.
Le soir où tout a basculé, la plaignante dit ne pas avoir reconnu Hugo Auradou, qui se trouve au bar. "J'ai découvert le lendemain qu'il était français", a-t-elle déclaré aux magistrats. Selon la déposition d'Hugo Auradou, celui-ci la prend ensuite par la main et l'emmène vers les toilettes du salon VIP. Dans un premier temps, elle assure qu'elle ne "comprend pas pourquoi". Puis, elle aurait deviné et fait signe à la personne chargée de la sécurité et présente devant la porte de ne pas les laisser entrer. La même scène se serait répétée à deux reprises à l'étage inférieur. Ni le chef de la sécurité du Wabi, ni les images de vidéosurveillance de l'établissement ne confirmeront ce qu'elle a déclaré. Des témoignages contradictoires qui ont permis la remise en liberté d'Hugo Auradou et d'Oscar Jegou.
Pour ne pas arranger le cas de la plaignante, dernièrement, elle a fait faux bond à un moment déterminant puisqu'elle ne s'est pas présentée lors d'une audience qui devait avoir lieu vendredi dernier. L'audience a été suspendue jusqu'à mardi matin, en raison de "problèmes gastriques, une douleur assez forte", a déclaré Mauricio Cardello, l'un des avocats de la plaignante et mère de deux enfants. Depuis le début de cette affaire, il semblerait que l'état de santé de l'Argentine se soit dégradé assez rapidement, comme l'explique le journal L'Équipe, dans un long article consacré à cette dernière. "Hospitalisée à deux reprises dans les jours qui ont suivi les faits", celle qui a consommé un alcool puissant au cours de la soirée fait "des cauchemars, subit des attaques de panique, se sent persécutée" depuis le début.
L'état de santé physique et psychologique de la plaignante ne serait pas bon. "Lors de son audition, elle a déclaré avoir perdu 15 kg en un mois", précisent nos confrères. Mais les répercussions ne s'arrêteraient pas à la seule personne de la mère de famille, puisque ses proches sont également affectés. "Toute la famille est dévastée. Le père, auquel les faits ont été cachés dans les premières heures, s'est frappé la tête contre les murs en apprenant l'affaire", indique L'Équipe, avant d'évoquer le cas de son enfant, qui "ne sait rien pour l'instant". Une situation visiblement très compliquée à vivre pour eux et le frère de la plaignante s'est également exprimé, assurant qu'elle "est détruite mais elle doit faire bonne figure devant sa fille", assure-t-il.
Rappelons qu'il y a quelques jours, un rapport d'expertise psychologique et psychiatrique réalisé sur Hugo Auradou et Oscar Jegou a été versé au dossier. Celui-ci leur est "très favorable" a déclaré Analia Rivero, leur avocate à Mendoza. Il montrerait qu'ils ne souffrent d'"aucune pathologie dans la sphère sexuelle". "Tout est plus que normal à ce niveau. Il ressort également qu'ils savent s'adapter aux normes, faire la distinction entre les actions vertueuses et non vertueuses, et se conformer au bien", a-t-elle poursuivi pour Le Parisien.
Oscar Jégou et Hugo Auradou restent présumés innocents des faits qui leur sont reprochés jusqu'à clôture du dossier par la justice.